A vos risques et Père Hill

Sermons de minuit est classée par Netflix comme une série d’horreur. Certes il y a des scènes sanglantes et quelques screamers (prévisibles mais bien sentis), mais l’horreur est surtout psychologique. La pression monte au fur et à mesure des épisodes jusqu’à atteindre le paroxysme du supportable lors les deux derniers épisodes. La réflexion psychologique est aussi entretenue par les interrogations sur la religion et la foi, éléments clés de la série.

Le lieu où se déroule la série, avec un petit comité permet une immersion dans les histoires et les mystères des protagonistes de l’île. Cette immersion se retrouve aussi dans le format court de la série : sept épisodes, nommés par un concept général comme les tomes d’un livre.

Pour poursuivre sur la forme, la série fait preuve de sobriété, sans superflu, peu de scènes injustifiées qui ne seraient là que pour combler des creux scénaristiques, à part quelques monologues qui s’éternisent parfois sans amener de réelle conclusion. Pour ma part, deux aspects ont particulièrement attiré mon attention : l’esthétique des plans tout d’abord, elle est saisissante, les cadrages sont clairs et mettent en valeur les scènes, les jeux de lumières magnifient l’ensemble. L’autre aspect vient de la bande originale, comportant de nombreux chants Grégoriens. Ils apportent un côté solennel bien évidemment en lien avec le thème principal religieux. Il résulte de cette association des plans et des musiques des scènes majestueuses et émouvantes.

En conclusion c’est une série où les émotions sont pures, brutes et poussées dans les extrêmes. Les interprétations peuvent être nombreuses, certaines scènes de monologue peuvent faire perdre patience, et les premiers épisodes peuvent paraître peu attractifs. Mais on en vient facilement à s’imaginer les réflexions des personnages ainsi qu’à contempler la beauté de l’image.