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le 28 août 2013
Trois hommes et un "coffin"
Près d'un mois. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour digérer. Le temps qu'il m'aura fallu pour faire le deuil de "Six Feet Under". Pièce maîtresse de l'oeuvre d'Alan Ball s'il en est. Et pourtant,...
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Vingt ans après sa sortie, j’ai découvert ce mois ci ce fameux monument.
Tout au long de mon visionnage, ce sentiment m'est resté: Mitigé. Est-ce que j'aime ? Est-ce que je n'aime pas ? Est-ce que je continue de regarder parce que tout le monde en parle ? Par curiosité ? Ou parce qu'au fond je m'y suis attachée ?
Maintenant que je l'ai terminée je peux le dire, ce n'est pas une série que je regarderai à nouveau. C'était intéressant, du moins au début, bien joué, du jamais vu, mais...
Le dernier épisode m'a laissé un gout amer dans la bouche. Au vu des (très nombreuses) critiques, je m'attendais à pleurer toutes les larmes de mon corps et à me sentir marquée à vie par cette série. Alors qu'en soi...Tout ça pour ça ? Quelle est la morale ? La boucle est bouclée ? Rien ne change dans notre vie même si on fait tout pour ?
On commence la série avec un Nate Fisher qui décède, on la termine de la même façon. Nate qui soit dit en passant ne se sera jamais remis en question durant cinq saisons, il fallait le faire.
Ruth finit sa vie avec George, qu'elle n'aime pas, après avoir passé son existence à servir les autres, notamment tous les hommes qui ont croisé son chemin. Ruth n'a donc jamais eu droit à sa grande histoire d'amour et au soutien des autres, comme elle en aurait eu tant besoin.
David reste dans une relation complètement néfaste avec Keith, on ne sait trop comment, sur cinq saisons ils n'auront fait que s'engueuler, se quitter, se rabibocher, Keith crie, David fait le paillasson...jusqu'à leurs morts. David continue de travailler pour l'entreprise alors qu'on comprend bien qu'il n'a fait ça que pour être enfin validé par son père. Il ne le sera jamais, et n'essayera jamais de faire autre chose. Le changement ne devait apparemment pas être fait pour David, que ce soit au niveau relationnel ou professionnel (comme pour tous les autres membres de sa famille, d'ailleurs).
Claire se drogue, se drogue, et se drogue encore. Par chance Claire ne devient ni addict, ni ne fait une overdose, on ne sait pas trop comment. Claire finit avec un homme qui n'a AUCUN gout en commun avec elle et qu'elle désapprouve car républicain, entre autres. Claire finit avec quelqu'un qui habite à côté de la maison. Trouver quelqu'un à New York, avec enfin des goûts similaires aux siens et pour qui elle ne fera pas l'infirmière, trop compliqué ?
Brenda meurt seule devant Billy. Alors qu'elle passe trois bonnes saisons à essayer de guérir de sa relation, de se détacher de son rôle d'aidante, de casser cette relation malsaine. Pauvre Brenda qui quoi qu'elle fasse, finira quand même liée à son frère.
Les protagonistes ont tous un syndrome de l'infirmière et se font paillassonner...jusqu'à leur mort. Est-ce pour ça que tout le monde finit si triste devant la fin de sfu ? Car ce sont vraiment des destins à pleurer.
J'ai vraiment roulé des yeux devant ce choix scénaristique, je n’ai toujours pas compris ce qu'on a essayé de nous faire comprendre, s'il y a quelque chose à comprendre. Personne ne change jamais, tout le monde reste toujours à sa place; David se fait toujours marcher dessus, Claire enchaîne les relations vides et les bongs, Ruth crie, pleure, se calme, change de partenaire, crie, pleure, se calme, change de partenaire...
Nate tourne en rond. Se case/trompe sa femme/se case/trompe sa femme...
Tout le monde sort avec des gens proches, apparemment c'est impossible de rencontrer quelqu'un hors du contexte familial ou amical (d'ailleurs personne n'a d'amis au final dans cette série).
Personne n'évolue !
Le seul personnage qui a réussi à me toucher et vraiment si je ne devais chanter les louanges de cette série ce ne serait presque que pour ce tour de force - de me faire aimer à la toute fin un personnage que j'ai détesté au tout début -, c'est Brenda.
Brenda est, je trouve, le seul personnage bien écrit. Elle évolue VRAIMENT au fil des saisons, se transforme, prend sa vie en main, apprend, s'élève pour elle-même, toute seule, malgré toutes les dysfonctions familiales et relationnelles qui l'entourent constamment. Elle finit même par s'en sortir, mais c'était sans compter cette andouille de Nate qui était dans son mood "se caser c tro nul" et qui est venu mettre de nouveau le bordel dans sa vie. J'ai eu de la peine pour Brenda. Jusqu'à la fin, elle en aura bavé.
J'ai commencé cette série en me disant "pauvre Nate, tu es vraiment tombé sur la pire femme possible pour toi". Je l'ai finie en me disant que Nate était vraiment un pauvre type et que je n'avais décidément rien compris. Est-ce que c'était le but ? Je ne le saurais jamais.
En résumé, les deux première saisons valent le coup, le reste devient les feux de l'amour chez les Fisher. Ou plutôt "les relations dysfonctionnelles et la non-évolution dans une famille de croque morts".
Le fait de voir les morts était une idée géniale, qui a complètement disparu au profit d'histoires de sexe et de tromperies dont je n'avais personnellement rien à faire. Le rapport avec la mort est complètement balayé, à croire que les scénaristes ont changé d'une saison à l'autre. L'idée de base était excellente, et tout est complètement retombé, chaque épisode l'un après l'autre, jusqu'à donner une fin terne, vide, sans surprise.
J’ai beaucoup de mal à noter cette série, les deux premières saisons m'ayant beaucoup plu, les dernières étant clairement à jeter à mes yeux. Donc je donnerais la moyenne, mais pas de bon cœur.
Bref, à voir si vous êtes curieux, mais ne cédez pas à la pression type du monde des séries, aka "tu DOIS voir cette série elle est indispensable". Aucune série n'est indispensable, et six feet under n'est pas épargnée.
Créée
le 4 juin 2022
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10
le 28 août 2013
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