Six Feet Under est assurément une des séries les plus émouvantes de l'histoire du petit écran. Elle nous fait suivre sur plusieurs années, littéralement jusqu’à leur mort, des personnages ordinaires, auxquels on s’attache malgré (ou à cause de) leurs défauts. Leur seule vraie particularité est qu’ils sont confrontés tous les jours à la mort. Ils forment une famille, les Fishers, opérateurs de pompes funèbres de père en fils.
Chaque épisode commence par la mort d’un « client ». Les personnages de la série eux-mêmes suivent un destin qui se clôt par leur mort. La mort est bien le fil rouge (ou noir) de la série. Que faire de sa vie en attendant la mort ? Quel chemin emprunter pour se réaliser ? Cette question se pose à tous les personnages à tout âge, au début de la vie (l’adolescence), ou à la fin, et lorsque des êtres proches disparaissent. La vie de famille comme la vie de couple apportent leur lot de réconfort mais aussi de souffrances, d’incompréhensions mutuelles.
La série n’est pas pour autant déprimante : elle parvient à jouer sur toute une gamme de sentiments, d’émotions, à manier habilement l’humour noir. Elle captive par la richesse et le réalisme du profil psychologique de chacun des personnages, dont elle explore la conscience au plus profond, en révélant leurs fantasmes, à travers de fréquents flash-back, rêves éveillés, moments de dialogue avec les morts.
Avec les Sopranos et The Wire, aussi produites par HBO, Six Feet Under est entrée au Panthéon des créations audiovisuelles les plus marquantes de tous les temps.