Une série dont le thème principal est : la mort. Peu banal. Et a vrai dire, pas très attractif. Pourtant, dès les premiers épisodes, une douce ambiance s’installe, un peu ouatée. Comme une impression de flottement, dans cette atmosphère pas si morbide que ça. Le propos ? Le pater d’une entreprise familiale de pompes funèbres décède brutalement dans un accident de voiture. L’occasion pour toute la fratrie de se retrouver au grand complet et de prendre des décisions quant à l’avenir de cette société qui leur ait léguée. Durant 5 saisons, on suit donc les 4 protagonistes principaux (Claire, David, Nathaniel et leur mère Ruth) se confronter à la mort. Chaque épisode débute par la mise en scène d’un décès : parfois ordinaire, parfois accidentel, parfois violent. Six feet under est donc une suite interminable de deuils, auxquels doivent faire face la famille Fisher, chargée de la restauration des corps et de la cérémonie. La mort, cela peut aussi être un prétexte pour parler de la vie, car cela va sans dire, l’un ne va pas sans l’autre. La série nous livre alors des questionnements en pagaille sur l’amour, la famille, l’éducation, la religion, l’art… Les personnages, eux, nous déroutent, mettant à mal notre habitude à côtoyer les fades formatages classiques des séries TV. Ils nous touchent par leurs faiblesses inattendues, et nous impressionne par leurs forces secrètement dissimulées. Les épisodes, de 55 minutes chacun, s’étirent en longueur. Nous laissent le temps de comprendre. De ressentir. D’admettre petit à petit la violence et l’injustice de certaines disparations.
L’épilogue a peut-être quelques airs de ressemblance avec un happy end. Mais rien de mièvre, bien au contraire. Il semble plutôt nécessaire, ramenant un semblant de sérénité après les quatre derniers épisodes, caressants comme des uppercuts bien placés, laissant tout le monde K.O. C’est douloureux et drôle à la fois. C’est tout simplement réussi.