Smallville
5.1
Smallville

Série The CW, The WB (2001)

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Ah Smallville. C'était la série que je matais en rentrant du collège quand c'était en cours de diffusion. Je sens la vieillesse venir rien qu'à en parler. J'aimais suivre les uns ou deux épisodes en début de soirée. Ces histoires de lycéens maladroits, naïfs, qui galèrent à pécho ça me parlait grave. Puis j'aimais cette version bêta de Superman. Un moment où il n'était pas Superman, mais le simple Clark Kent qui va au lycée, qui vit sa vie d'adolescent en se débrouillant avec sa différence. Je trouvais que c'était une approche intéressante du personnage, un angle jamais vu et un chouette terrain à explorer. Une soudaine envie de me refaire la série en souvenir de ces sentiments lointains m'a donné envie de me replonger dedans, espérant y retrouver ma naïveté d'antan. Bon sang, je n'ai pas été déçu. Je redécouvre la série sous un nouvel angle et il est temps de faire le bilan.


Saison 1

La série commence avec l'origine story classique de Superman. Le vaisseau débarque dans une pluie de météorites sur Smallville. Les Kent récupèrent le gosse au milieu de la catastrophe. La pluie de météorites a aussi pour conséquence de tuer les parents de Lana Lang et de rendre chauve Lex Luthor. C'est plutôt sympa, ça crée un lien entre les personnages et qui sera source de culpabilité pour Clark. Plein de Kryptonite se repend dans la ville et on passe au cœur de la série, l'adolescence de Clark. Bon sang, on n'est pas déçu par le niveau de la série. C'est simple, la météorite cause des mutations chez les habitants de Smallville, résultant en l'apparition d'un nouvel antagoniste mutant à chaque épisode. Suivre ce genre de narration au rythme d'un épisode par semaine doit passer, mais en enchaînant les épisodes, on se rend vraiment compte d'à quel point c'est ridicule et comment l'écriture de série a évolué dans le bon sens. C'est juste hilarant à suivre. Chaque semaine, il y a un mec dans le lycée, dans le bled à qui il arrive un truc de ouf, d'autres qui meurent et basta... On enchaîne. Lana se fait agresser à chaque épisode. C'est de la folie. Le réalisme s'est claqué les tendons. C'est tellement improbable ce qui se passe. Quasi toutes les semaines, il y a des morts au lycée, les personnages principaux qui frôlent la mort (mention spéciale au mec de Lana qui doit avoir bousillé deux bagnoles) et on avance ! C'est magistral. On est vraiment dans la série ado des années 2000. Fringues oversizes, musique pop rock épouvantable, meufs bonnes qui ne font que des trucs de gonzesses, joueurs de foot américain avec leurs gros blousons. Lana est juste incroyable. Elle passe son temps à chouiner, est un morceau de barbaque convoité par-ci par-là et une demoiselle en détresse constante. Lex est pas mal non plus. Il a clairement une tête de puceau, mais il nous est vendu comme un jeune entrepreneur trop sérieux. Mention spéciale aux scènes où il boit son brandy devant la cheminée.

Les effets spéciaux ont vraiment pris un méchant coup dans la gueule. Sur une télé cathodique, ça devait passer, mais là, c'est chaud. Le mixage son est parfois aléatoire. La mise en scène est vraiment molle. C'est un théâtre du faux qui ne laisse transpirer aucune vie. Lex boit son brandy pensif devant la cheminée, les Kent prennent leur café le matin, Lana fait des trucs de gonzesses clichées chez elle, les potes de Clark se font des accolades forcées avec des faux sourires. Personne n'a de vie, de passion, ne dérive sur un aucun sujet qui pourraient leur donner un peu de personnalité. Tous les dialogues sonnent faux. Soit ils font avancer l'intrigue absurde, soit ils se veulent ultra profonds, soit ils jouent la fausse légèreté forcée. Les dialogues sérieux sont incroyables de gêne et de ridicule, toujours avec la petite musique de sitcom bien touchante par-dessus. On peut aussi parler du fait que ça a bien vieilli. Mention à la blague sur Clark quand on lui demande s'il a une meuf ou un mec, jouant sur la honte d'être homo. Ah franchement, c'est du lourd.


Saison 2

Il commence à y avoir un fils rouge plus présent entre les épisodes. Il se passe toujours des trucs de ouf toutes les semaines. Lana manque de crever à quasi chaque épisode. On commence surtout à se taper les épisodes bien loufoques. Fini l'excuse de la kryptonite, enfin nommée après l'apparition plaisante de Christopher Reeves. Désormais, on a des intrigues loufoques de soap-opéra bien classique : des histoires de fantôme, des parents ou frères vivants sortis de nulle part, un mec qui devient aveugle le temps d'une demi-saison, une histoire de mec qui se transforme en monstre à la lumière du jour et qui vit reclue la nuit. La mise en scène va plus loin dans le kitsch et dans le ridicule. Mention spéciale à l'incroyable épisode où le mec de Lana revient en héros à Smallville, au ralenti dans les couloirs du lycée, inondé de lumière divine, face à la Lana médusée qui fait tomber ses cahiers au ralenti. Un moment magistral de cul-cul. Autre moment d'anthologie, la découverte de la vision thermique de Clark à travers la métaphore de l'éjaculation. Il faut le voir pour le croire : https://www.youtube.com/watch?v=DQcJfuKeWQE

Lex commence à voir du style par contre. Je dois bien avouer que la lente découverte des origines de Clark est aussi plaisantée. On sent que le mec est dépassé par quelque chose plus grand.


Saison 3

Bon, là clairement, on commence à tourner en rond. Déjà le cliffhanger de la saison 2 ne mène à rien. Tout le monde revient à Smallville en un épisode. Dans la continuité de la saison 2, on retrouve les épisodes au scénario ridicule et ringard. Mention spéciale à l'épisode où Lex cherche à retrouver la mémoire pour se souvenir de la mort de son petit frère. On se dit vraiment : "Qu'est-ce que ça vient faire dans une histoire de Superman ?". On découvre la super-ouïe cette fois-ci. C'était peut-être pas la peine de de faire les plan intra oriculaire. Lana et Clark sont toujours en mode "je t'aime moi non plus, arrête de cacher des secrets". Les Luthors sont toujours ultra suspicieux sur cette grotte où les 4 mêmes symboles sont filmés en boucle depuis la saison précédente. On a aussi les intrigues mortes nées et trous de scénarios bizarres typiques des vieilles séries. Lana rencontre un mec qui sera évacué 5 ou 6 épisodes plus tard. Papa Kent part en voyage durant un tiers de la saison. Lionel a eu une maladie incurable qui, sauf faute d'attention de ma part, a disparu. Pete quitte la série. Pas surprenant. Le supposé meilleur ami de Clark n'a jamais vraiment servi à quoi que ce soit. Je me rends compte qu'on est dans la série bien conservatrice tant on nous martèle les bonnes valeurs à respecter. Et qu'est que j'en ai marre de voir le daron Kent jouer toujours de la même manière, avec sa tête légèrement inclinée. De même pour Lex qui tourne le dos à son interlocuteur, se plaçant face caméra. C'est la même mise en scène, les mêmes angles de caméras, les mêmes valeurs de plans pour tout type de situation. Chaque dialogue est filmée de la même manière. C'est fou à qu'elle point c'est uniformisé.



Saison 4

Les choses bougent. Bon le giga cliffhanger de la saison 3 n'a servi à rien. Chloé n'est pas morte, Lex non plus. Clark revient directement. Lana passe un épisode dans la pire reconstitution de Paris de l'histoire (c'était insultant). Mais, premier épisode, Clark prend son envol. Loïs Lane fait son apparition. The Flash débarque un peu plus tard dans la saison. Les dialogues sont un peu mieux et les nouveaux personnages dynamisent un peu une série qui devenait plan-plan. Puis ça commence à parler de sex, c'est cool. Il faut faire avancer l'histoire. Fini l'octogone, on passe un niveau au dessus avec 3 pierres à réunir. Le problème est que la quasi intégralité de la saison est remplie de filler épisodes. Le parcours de Loïs est assez incompréhensible. Elle va et vient au grès des épisodes. Lana a un nouveau mec. Heureusement qu'il est joué par le mec de Supernatural. Autrement, cette Lana qui est obligée de se trouver un mec tous les 5 épisodes, c'est gonflant. Lana est clairement devenu l'élément le plus insuportable de la série. Cette fois-ci elle a une intrigue qui la lie à une sorcière du 17e siècle. Ca donne lieu aux moment les plus ambarassant de la série. On atteint un sommet au moment ou elle se fait un cosplay de princesse chinoise avant de lancer son meilleur kung fu. En terme de scnéario classique de série, voire de cartoon, on se tape le classique échange de corps, ce qui a pour effet de rendre Lionel gentil (temporairement) pour que dalle. On a aussi l'épisode perte de mémoire et Lana et Clark qui adoptent un gosse... Dommage que l'intrigue avec Alica n'ait durée que deux épisodes. Il y avait du potentiel dans cette relation basée sur une seconde chance, la différence des amants et le regard des autres. Tom Welling en faisait des caisses à la mort d'Alicia. En bref, le prire cottoie le meilleur dans cette saison.


Saison 5

Bon, voilà la saison que je ne comprends pas. Ça démarre plutôt bien : Clark et Lana finissent par se pécho et coucher ensemble. Évidemment, c’est leur première fois à tous les deux. Chloé découvre enfin le secret de Clark. Lui perd ses pouvoirs pendant deux épisodes, ce qui lui permet, justement, de pécho Lana. De son côté, Lex commence à virer franchement méchant. Il y a aussi la forteresse de solitude, mais ça sert juste à donner quelques infos à Clark par-ci par-là. Il y a plus d'effets spéciaux, c'est toujours aussi moche.

Mais très vite, ça part en vrille : il n’y a plus de fil rouge autour des origines de Clark. Toute cette lente exploration disparaît au profit d’une succession d’épisodes fillers qui ne mènent nulle part. Et quelles histoires… Lana qui rejoint une sororité de vampires, un épisode de Noël copié-collé de La vie est belle comme dans n’importe quelle série US en manque d’inspiration. On a droit aussi à des apparitions de Cyborg et Aquaman (joué par un vrai steak sur pattes).

Le seul élément récurrent, c’est Brainiac, mais je le vois plus comme le méchant de la saison avant qu’on passe au suivant. Il a une histoire de virus à répendre, mais on s'en fou. Clark est censé être à la fac, Chloé au Daily Planet, mais ça ne change rien à la dynamique de l’équipe. Tout donne l’impression de sortir de nulle part.

Ajoutons à ça Jonathan Kent qui se présente au Sénat… mais qui clamse la nuit de son élection. Martha prend la relève, sans que ça n’apporte grand-chose. Lionel, lui, semble découvrir pour la quatrième fois le secret de Clark et passe en mode full gentil. Quant à Lex, il doit bien se faire tirer dessus cinq fois… ridicule. On imagine les factures d’hôpital que tout ce petit monde accumule.

Résultat : c’est clairement la saison la plus morose jusqu’ici. Fini le côté puéril, juvénile et nanardesque des premières années. Tout devient plus sérieux, mais pas forcément mieux. La relation avec Lana devient insupportable. Je ne comprends toujours pas pourquoi Clark ne lui dit rien, et la série semble s’amuser à te frustrer avec ça. L’épisode où il lui révèle enfin son secret en est la preuve : elle meurt aussitôt, alors Clark demande à son père de remonter le temps pour effacer ça. Du coup, il ne lui dit rien et ils se séparent. Toujours la même rengaine : "révéler le secret, c’est la mettre en danger…" Pourtant, Chloé, elle, s’en sort très bien.

Cineratu
5
Écrit par

Créée

le 17 août 2025

Modifiée

le 30 août 2025

Critique lue 5 fois

Cineratu

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