Attention je divulgache le nom du héro dans cette critique :-)
L’adaptation animée du célèbre webtoon Solo Leveling était attendue comme le messie par les fans du genre isekai/RPG et ce à juste titre : cette œuvre a marqué le webcomic coréen en réinventant le mythe du héros faible qui devient surpuissant. Mais cette transposition en anime réussit-elle à capturer l’essence de son matériau d’origine ? Spoiler : oui… mais avec quelques réserves.
L’une des premières craintes des fans était la manière dont l’anime allait adapter le style graphique distinctif du webtoon, avec ses designs élégants et ses couleurs éclatantes. Bonne nouvelle : A-1 Pictures a mis les moyens. L’animation est fluide, les effets de lumière accentuent l’impact des combats et Jinwoo a la classe à Dallas (encore une fois, je n’aurais pas dû). Mais, l’anime prend quelques libertés sur certains designs et ralentit le rythme du début, ce qui peut décevoir les adeptes de l’adaptation planche par planche.
Une des grandes réussites de l’anime est d’avoir conservé le cadre coréen du webtoon, évitant ainsi une réécriture qui aurait pu altérer l’identité culturelle de l’œuvre. On retrouve bien les références à Séoul, au système des chasseurs et aux dynamiques propres à la Corée du Sud, renforçant l’authenticité du récit.
Solo Leveling ne fait pas dans la dentelle : c’est le power fantasy ultime. Jinwoo, de chasseur minable, devient rapidement une machine de guerre à la limite du "cheaté". Ce schéma, classique dans le genre, est assumé et bien exécuté : la montée en puissance est jouissive, notamment grâce à des scènes de combat où l’animation rend justice à la brutalité des affrontements. Cependant, cette progression fulgurante a un revers : le manque de réel suspense. À partir d’un certain moment, on sait que Jinwoo va écraser ses adversaires sans trop de difficulté, ce qui peut rendre certains combats prévisibles.
Heureusement, l’œuvre parvient parfois à surprendre, comme lors d’un combat où Jinwoo est sur le point de perdre… avant d’être sauvé in extremis par une quête de pénalité déclenchée au dernier moment. Ce genre de twist, bien que rare, apporte une touche d’originalité et rappelle que le système qui le gouverne a ses propres règles, capables de renverser une situation désespérée.
Mais là où Solo Leveling se distingue, c’est dans sa mise en scène. La narration adopte un rythme efficace, avec une gradation bien dosée des révélations et des évolutions du personnage principal. L’univers du système de quêtes et de donjons est familier aux amateurs du genre, mais il est utilisé intelligemment.
L’animation, bien que globalement solide, montre parfois ses limites sur certaines séquences statiques ou en CGI. Les scènes d’action sont globalement réussies, mais on sent que l’équipe ne peut pas toujours maintenir une qualité optimale sur la durée. Heureusement, la direction artistique compense avec des designs accrocheurs et une colorimétrie qui met en valeur l’ambiance épique du récit.
Si Solo Leveling n’est techniquement pas un isekai (Jinwoo ne change pas de monde, il évolue juste dans un univers modifié), il en reprend quasiment tous les codes : un protagoniste faible qui devient ultra-puissant, un "système" de jeu vidéo intégré à la réalité, des quêtes qui structurent l’intrigue et des antagonistes servant avant tout de faire-valoir pour démontrer la puissance croissante du héros. On pourrait reprocher à l’œuvre de trop cocher toutes les cases du genre sans forcément les réinventer, mais son efficacité lui permet de ne jamais lasser.
Moralité
Solo Leveling est une adaptation réussie qui parvient à capturer l’essence du webtoon tout en apportant une touche d’animation spectaculaire, c’est sans en révolutionner les codes.
Solo Leveling ne prétend pas être autre chose qu’un défouloir animé et franchement, parfois, c’est tout ce dont on a (j’ai) besoin.