Ou comment un regard brûlant fait oublier les colliers kitsch…
Kim Da-hyun est institutrice dans une école élémentaire. Un jour, elle sauve un vieil homme qui n’est autre que le grand-père d’un riche héritier. Touché, celui-ci rédige un testament un peu fou, conditionnant son héritage au mariage de son petit-fils avec cette bienfaitrice inattendue. Le petit-fils en question, Lee Jae-in, est contraint d’accepter cette union fictive pour ne pas perdre sa part du gâteau. Il parvient néanmoins à négocier : il fréquentera Da-hyun pendant six mois, histoire de calmer le grand-père.
Lee Jae-in (Ha Seok-jin) est l’exemple type de ce que je déteste chez un homme. Il est arrogant, autoritaire, machiste mais cache une sensibilité et un passé émotionnel douloureux tout juste effleuré par la série. À l’opposé, Kim Da-hyun (Jeon So-min) est une femme douce, intègre et terre-à-terre, qui lutte avec éthique contre une vie dictée par l’argent. Mais franchement, son personnage méritait bien mieux que cette naïveté (voire stupidité) ridicule qui m’a laissée perplexe.
Les seize épisodes de quarante minutes et la bande-annonce m’avaient bien appâtée. Les trois premiers épisodes étaient plutôt sympathiques. Les taquineries de Lee Jae-in vis-à-vis de Kim Da-hyun m’ont même décroché quelques sourires. La romance propose de vrais moments de tension amoureuse, bien plus adulte que la moyenne des séries coréennes, avec des baisers nombreux et très intenses. Le jeu des deux acteurs principaux est d’ailleurs très convaincant.
Le scénario, lui, tient sur un timbre-poste et coche tous les clichés des comédies romantiques. Lui change, s’adoucit, réalise que Da-hyun est bien plus pertinente qu’il n’y paraissait. Elle, au contact de son entourage, prend conscience du fossé qui les sépare et ne s’accrochera pas à cette utopie. Elle en ressortira plus forte et décidera de se prendre en main. Leurs échanges y compris leurs joutes verbales sont sympathiques. Il est dommage que les personnages secondaires sont laissés en plan : l’ex s’acharne de façon si bancale qu’on nage dans le grand n’importe quoi, et la seconde romance débarque bien trop tardivement, à la toute fin, qu’elle m'a laissé un goût d’inachevé. J’ai aussi eu du mal avec le côté bling-bling de la série : la couleur marron-roux des actrices, les gros colliers assortis aux boucles d’oreilles façon sapin de Noël, et la photographie trop saturée qui donne l’impression que la télé est mal réglée.
Et pour être honnête, je n’ai pas trouvé l’actrice principale particulièrement jolie, sans que cela enlève quoi que ce soit à la justesse de son interprétation. Mais en revanche, j’étais littéralement bouche bée devant Ha Seok-jin. Son sourire taquin, son regard profond, sa sensualité… il m’a carrément sortie de ma torpeur. J’avoue avoir usé (et abusé) de la touche avance rapide pour zapper sans scrupule les scènes dont la banalité était si prévisible qu’on pouvait les deviner sans les regarder.
Pour qui ? Fans de romances contractuelles, amatrices de chaebols grognons et de tension physique. À éviter si vous cherchez un scénario bien ficelé ou des personnages secondaires développés. Vous voilà prévenu(e) !