La troisième saison de Strange New Worlds démarrait pourtant sous les meilleurs auspices. Les trois premiers épisodes s’inscrivaient dans la grande tradition de la saga Star Trek : un véritable fil rouge semblait émerger, promettant une intrigue ambitieuse et cohérente. Tout laissait espérer que la série allait enfin franchir un cap et s’imposer comme l’héritière digne de ce nom du mythe trekkien.
Hélas, l’élan initial s’est brisé net. Les scénaristes semblent avoir purement et simplement abandonné cette trame narrative, laissant les spectateurs dans l’expectative. Les épisodes suivants se perdent dans une succession d’histoires anecdotiques, centrées sur le quotidien du vaisseau, sans tension dramatique ni enjeu réel. Là où Star Trek a toujours su marier l’exploration spatiale, la réflexion philosophique et la profondeur des personnages, la série s’enferme ici dans une routine narrative qui confine à l’ennui.
Le problème est d’autant plus grave que les personnages eux-mêmes perdent de leur intérêt. Là où la première saison avait réussi à les rendre attachants, complexes et porteurs de promesses, cette troisième saison les réduit souvent à des archétypes sans relief. Au lieu de s’étoffer, leurs trajectoires paraissent figées, voire sacrifiées sur l’autel de scénarios écrits « à l’économie ».
L’impression générale est celle d’un véritable suicide créatif : une série qui semblait tenir en main tous les ingrédients pour durer choisit paradoxalement de se saborder. Comment une production aussi ambitieuse a-t-elle pu en arriver à ce point ? La déception est d’autant plus grande que Strange New Worlds avait su séduire par son équilibre entre nostalgie et modernité. Cette saison 3, elle, laisse un goût amer : celui d’un rendez-vous manqué avec l’histoire de Star Trek.