Ca faisait des années qu'on me recommandait Succession et j'avais toujours un peu flemmé une série dramatique sur les tribulations d'un empire médiatique américain. Bien heureusement, j'ai fini par m'y mettre.
J'avais pas capté à quel point ça allait être drôle en fait, produit par Will Ferrell, et les vannes bien écrites et fines que les personnages s'envoient, souvent improvisées, ajoutées au côté bien gênant par moments de leurs personnalités constituent clairement ce qui donne envie d'y revenir épisode après épisode. Et en y revenant, j'y ai pris goût et j'ai fini par trouver des personnages admirablement développés et nuancés, loin du portrait hagiographique bien entendu mais pas non plus dans le eat the rich pur et simple : ils sont ridicules autant qu'attendrissant, détestables autant que pitoyables, intelligents autant que vulnérables.
Le dynamisme du scénario embarque et la fascination pour ces intrigues de couloir qui décident d'un futur global prend tout à fait. Certains épisodes sont véritablement magistraux dans la manière dont ils sont menés, dans les phrases chargées de sens caché à deviner qui y sont prononcées au sein de cette famille qui s'aime et se déteste tout en même temps.
Le cast est phénoménal de bout en bout, personne à jeter et la manière de filmer (malgré la caméra portée en mode documentaire, pas si utile) en laissant la place à l'improvisation et au rythme dans les dialogues dans des lieux toujours plus indécemment luxueux leur rend la part belle dans cette création. Musique baroque revisitée exceptionnelle également.