Superman, l'ange de Métropolis
6.4
Superman, l'ange de Métropolis

Dessin animé (cartoons) The WB (1996)

Quelques années après la transposition de Batman sur le petit écran, on retrouve Paul Dini pour s'occuper de celle du kryptonien pour la meilleure adaptation cartoon du personnage depuis celle de Fleischer dans les années 40. Dini va faire une bonne partie du travail d'écriture et ça va se ressentir, la qualité étant au rendez-vous. Entre reprise fidèle d'éléments de l'univers de Sup', quelques changements et les créations sur le tas, le cartoon propose de quoi rassasier tout amateur du personnage, voire de comics en général.


L'ensemble commence par un très bon triple épisode prenant le temps de décrire les évènements conduisant à la fin tragique de Krypton. Première surprise, Brainiac, à qui des origines locales sont donné. De quoi faire bondir plus d'un puriste, mais une décision intéressante quand à la suite des évènements, les multiples apparitions de ce méchant de choix offrant de bon épisodes par la suite. C'est probablement l'un des plus gros changements qu'offre la série par rapport à l'univers de la licence. La jeunesse du personnage dans le Kansas ne sera pas oubliée, ni ses débuts en costume à Metropolis. Un vrai mini-film qui permettra de lancer les aventures du héros. On retrouvera plus d'une fois des histoires en plusieurs parties, des anciens protagonistes revenant occasionnellement, des fins d'épisodes introduisant de futurs méchants ou évènements à venir.


La majeure partie des bad guys de la licence sont au programme. Parmi les plus marquants, l'habituel Lex Luthor, superbement doublé par Clancy Brown et toujours aussi redoutable adversaire. Il sera l'antagoniste le plus présent haut la main de par ses multiples implications dans les divers problèmes que rencontrera l'homme d'acier. Autre ennemi de taille, le grand Darkseid à qui Michael Ironside donne vie. Les apparitions de cet être aux pouvoirs divins offrira parmi les plus sombres épisodes de la série, proposant plusieurs situations dramatiques et points de non-retours franchis. Pêle-mêle, on retrouvera des têtes bien connus des lecteurs de comics, tel Mxyzptlk dont le design des années 40 à été repris, Bizarro et son problème de personnalité, Parasite et ses pouvoirs de sangsue et Toyman dont le masque donne un coté horrifique au personnage. Dans les apparitions inédites, Lightwire fait ses premiers pas avant d'être plus tard repris en BD et Mercy Graves, la femme aux talents multiples faisant office d'homme de main de Luthor (doublé par Lisa"Dr House" Edelstein) apportera une plus-value non négligeable.


La famille du Daily Planet n'est pas oublié avec une Loïs Lane forte enterrant une partie des versions l'ayant précédées. Dommage qu'à coté, Jimmy et White resteront plus banals. Quand aux Kent, leur implication reste occasionnelle et pas spécialement inoubliable. Question alliés de poids, Supergirl sera introduit à la fin de la saison 2. Mais c'est surtout les invités donnant un aspect crossover à quelques épisodes qui marqueront le plus. Batman s'invitera dans un tryptique face au duo Luthor et Joker (Mark "la force" Hamill) logiquement intitulé World's Finest. La chauve-souris reviendra d'ailleurs plus tard. Superman croisera aussi le temps d'un épisode Flash, Green Lantern et Aquaman. Il ne manquait plus que l'amazone et la série aurait probablement pu introduire la Justice League, chemin vers lequel elle semblait se diriger.


Durant une bonne cinquantaine d'épisodes, la qualité restera au rendez-vous. Des histoires plutôt bien écrites, des personnages correctement traités, un quota plus que satisfaisant de séquences d'actions, et le format cartoon visant un public jeune qui n'empêchera pas de faire mourir quelques personnages en montrant parfois les victimes autrement que de manière suggérée. Un prise de risque à saluer et qui a du faire criser quelques casse-couilles associations familiales.
Autre point intéressant, le perso principal n'est pas aussi invincible qu'on pourrait le croire, et la limite de ses pouvoirs est intelligemment montré à plusieurs reprises. Ça rend l'ensemble d'autant plus crédible tout en poussant les scénaristes à trouver quelques astuces pour faire survivre le héros dans les moments les plus délicats.


J'ai beaucoup aimé le design général de Metropolis et des divers éléments de décorations à l'aspect futuriste tel qu'aurait pu l'imaginer un architecte d'il y a plusieurs décennies. Si les deadlines pour la production des épisodes n'ont clairement pas pu permettre des folies visuelles dans les dessins, l'ensemble surprend pour son coté propre, alliant simplicité et crédibilité. On n'a jamais l'impression de voir un truc dégueulasse fait à l'arrache par des gars qui en ont rien à foutre. D'ailleurs, je ne suis même pas sur que la concurrence proposait quelque chose d'aussi abouti durant la même période.
Je retiendrai le gros travail fait sur effets sonores pour accentuer l'immersion, cf le son d'envol de Sup', aussi simpliste que bien pensé et qui ne viendra du coup jamais tapé sur le système (coucou Loïs & Clark). La bande-son fait son taf et celle du générique offre une belle piste dynamique faisant un bon duo avec le montage des images via les percussions synchronisées avec des coups/explosions.


Un souci du détail qui se retrouve globalement sur tout les aspects du show pour un résultat à la qualité certaine et qui se regarde encore très bien aujourd'hui. Comme dans toute série, il y a son lot d’épisodes plus faibles que d'autres, mais l'ensemble peut fièrement bomber le torse. On reste dans du cartoon de très bonne facture, à l'image du travail effectué sur Batou quelques années plus tôt.

auty
8
Écrit par

Créée

le 8 mars 2016

Critique lue 904 fois

auty

Écrit par

Critique lue 904 fois

D'autres avis sur Superman, l'ange de Métropolis

Superman, l'ange de Métropolis
Vilou
9

Critique de Superman, l'ange de Métropolis par Vilou

Bruce Timm, ou l'homme qui réussi à rendre intéressant à mes yeux le seul super héros dont je me moque éperdument ! à voir, comme toutes les autres productions du monsieur (jla, batman animated...

le 2 mars 2011

2 j'aime

Superman, l'ange de Métropolis
Meteor
8

Dans l'ombre de Gotham, Metropolis a pourtant brillée.

Batman TAS a été une claque pour moi. Pour que je m'en rappelle c'est que ça m'a marqué, vraiment. Plus que le dessin animé, le générique englobait deux impressions: la classe et une certaine peur...

le 1 févr. 2017

1 j'aime

Superman, l'ange de Métropolis
vive_le_ciné
8

He's not like your Batman, thank goodness!

Dans la lignée de Batman : La série animée, Warner et DC nous avaient proposé dans leur univers d’animation une série centrée sur le premier et probablement le plus célèbre de tous les super-héros,...

le 9 févr. 2017

1 j'aime

Du même critique

All-Star Superman
auty
5

Pas vraiment accessible

Si je devais faire un résumé laconique suite à la lecture de ce All-Star Superman, je dirais tout simplement "j'ai pas tout compris...". Le postulat de départ, Superman condamné à terme à mourir...

Par

le 28 nov. 2015

9 j'aime

3

Terres perdues
auty
9

King se libère (enfin) de ses vieux démons

Enfin, l'épisode 3 est celui de la libération pour Stephen King. Car il a finalement réuni tout son "ka-tet" et il peut maintenant se concentrer sur l'objectif des héros tant évoqué mais souvent mis...

Par

le 1 nov. 2013

9 j'aime

Le Voyage de Chihiro
auty
10

Et au sommet, il y avait Chihiro

Bien des années après un premier visionnage, je regarde à nouveau cette aventure. Et je l'aborde le plus sérieusement du monde, en essayant de rester un minimum détaché. Deux heures plus tard,...

Par

le 21 févr. 2015

8 j'aime

5