Sword Art Online
6.2
Sword Art Online

Anime (mangas) Tokyo MX (2012)

Anime à succès ne rime pas forcément avec qualité

Otaku dans l'âme, j'aime découvrir de nouvelles pépites, qu'elles soit manga ou anime. J'essaie d'avoir des champs de lectures et des visionnages éclectiques car chaque genre est susceptible de cacher sa perle rare. Étant totalement passé à côté du phénomène Sword Art Online jusqu'à présent, j'ai voulu tenter le coup, d'autant plus que le pitch est alléchant et la série a un certain succès auprès de quelques uns de mes amis. J'ai donc regardé la totalité de la série. Légalement en plus. Et là, c'est le drame.

A savoir, je ne suis pas un "vieux con" de base qui crache sur tout ce qui est populaire. Pour preuve, je garde en haute estime l'Attaque des Titans, et certains trucs hype du moment comme Tokyo Ghoul et Haikyû me plaisent beaucoup. Je passe même de bons moments entre Naruto et One Piece. Mais revenons en à nos moutons.

Le scénario, pas mal de monde doit le connaître désormais. Kirito est un Beta-testeur de Sword Art Online, un jeu utilisant la réalité virtuelle pour plonger ses joueurs dans un univers empli de fantaisie, semblant réel pour les joueurs. Le jour du lancement du soft, des milliers d'addicts se ruent sur l'objet et entames leur épopée. Mais rapidement, ils se rendent compte de l'impossibilité pour eux de se déconnecter. Et pour cause, le créateur de génie a bloqué tous les comptes, la seule condition pour s'échapper étant de finir le jeu. Plus grave encore, la mort dans SAO est synonyme de décès dans le monde réel.

Intéressant, n'est-il pas ? Le synopsis annonce une épopée épique mêlée à une ambiance sombre et dramatique étant donné la sensation de mort, que l'on soupçonne évidente. Et Pourtant, ce premier arc de la série ne fait absolument rien pour exploiter tout son potentiel. Pour faire simple, pas de quête épique à l'horizon, nous suivons presque le quotidien du héros dans le jeu, ses déboire et sa vie amoureuse virtuelle, avec de temps à autre quelques affrontements de paliers qui ont le mérite d'être bien animés. La recette ne permet pas d'exploiter correctement l'univers de la série puisque les mésaventures sont d'un classique affligeant et en deviennent chiantes. Notons aussi les permanentes ellipses terriblement mal gérées qui ne permettent jamais au spectateur de se repérer. On passe du palier 20 au pallier 57, sans même avoir pu apprécier une once d'évolution dans la situation du jeu ou des troupes. Le grand final est d'ailleurs à mourir de rire car reconnait que la formule a mal été exploitée, et expédie le dernier round en un temps record. Rarement nous avons vu d'intervention de bad guy aussi risible.

Si encore nous avions eu de bons personnages, la recette aurait fonctionné, mais ce n'est pas le cas. Kirito est représenté comme le mec trop dark de base, solitaire et balèze au point d'avoir en permanence une longueur d'avance sur tout le monde, y compris les meilleurs joueurs. Quoi ? Il n'est pas le seul beta-testeur ? On s'en fout, c'est lui le plus fort. LE gary stu par excellence. Puis, à côté, il y a Asuna, tsundere de service quoiqu'un peu modérée quand on arrive à la seconde partie de cet arc, à laquelle on s'attache d'avantage pour a sculpture présentée à travers quelques scènes de fan-service. Deux personnages creux au possible dont le seul moyen de s'y attacher passe par la romance mise en place en fin d'arc, plus intéressante tant elle est décomplexée, comparée à de nombreux anime destinés à un public adolescent. Il est rare de voir des lycéens oser le roulage de pelle. Il y a aussi quelques personnages secondaire, sympathiques au premier abord mais qui ne servent strictement à rien, si bien qu'ils sont tout bonnement absents du second arc.

La seconde partie de la série se déroule sur les épisodes 15 à 25, soit sur 11 épisodes, ce qui est plus court. Les fans sont unanimes, et ce nouvel arc est terriblement moins bons que le premier. Et pourtant, c'est totalement l'inverse : il permet à la série de corriger quelques unes de ses lacunes. D'abord, jongler entre la réalité et le monde virtuel permet de donner un peu de consistance au personnage de Kirito (mais pas trop, que l'on se rassure). Éternel personnage cheaté dans le jeu, le voir en tant que simple humain impuissant face à des complots d'adultes malfaisants à ce quelque chose de plaisant, sans compter que la description de son contexte familial étoffe son background. Parmi les nouveaux venus, il y a la sœur de Kirito a qui nous devons une poitrine bien opulente, digne de ce genre d'anime fan-service. Mais surtout, le contexte d'Alfheim Online, successeur de SAO est plus attrayant car un poil plus développé, notamment grâce à la présence de différentes races de combattant. Tout ceci est malheureusement traité de manière superficielle tant les rivalité entre les clans n'est pas si appuyée que ça, il y avait matière à proposer quelque chose de plus poussé.

Comme dire précédemment, c'est techniquement que la série s'en sort bien. Le chara-design est classique mais efficace, je trouve en particulier le design d'Asuna réussi et ce n'est pas uniquement pour sa paire de loches. L'univers est coloré et le tout plutôt bien anime, les quelques batailles sont très plaisantes à savourer en haute définition. On déplorera peut-être une bande originale manquant d'impact, je retiens un seul thème assez épique et souvent utilisé lors des combats. Pour les génériques, de la J-Pop bas de gamme qui m'ont poussé à les zapper à chaque fois. N'est pas Shoko Nakagawa ou Scandal qui veut.

Bref, SAO est pour moi une immense déception qui ne me donne pas vraiment envie de me lancer dans la seconde saison. L'histoire, prometteuse, est bien mal exploitée au point de générer un anime sentant le réchauffé sur bien des points, le tout porté par des personnages soit creux et omniprésents, soit attachants mais toujours absents. La série a toutefois quelques qualités : la romance décomplexée entre les protagonistes réussie, les séquences de combat bien animées bien que trop rares, ou encore quelques bribes du second arc qui remontent le niveau général. Sword Art Online, c'est une phénomène dont je peine à comprendre le succès, ni plus ni moins.
Takato
4
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le 14 août 2014

Critique lue 795 fois

2 j'aime

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