Critique sans spoiler.
Synopsis : Dans la banlieue ouvrière de Philadelphie, un agent du FBI et son équipe d'intervention tente de mettre fin à une série de vols commis par un père de famille au-dessus de tout soupçon.
Ma critique :
Task, ou "Tâche" en anglais, ici utilisé dans le contexte d'une "Task Force".
"Les task forces désignent des unités établies pour un objectif précis et qui réunissent des hommes et des femmes d'unités différentes. Le but de ces task forces est de créer des unités autonomes s'affranchissant des contraintes et lenteurs bureaucratiques."
La beauté de Task, c'est de nous surprendre en nous laissant penser qu'on va regarder une série "d'action", de type enquête etc, sauf qu'en fait, tout cela est un prétexte.
- L'objectif précis n'est pas celui qu'on pense.
- Les hommes et les femmes sont tous différents et portés par un paradigme qui ne les contraint pas de façon identique.
- Enfin, s'affranchir des contraintes, ils devront tous le faire au fil de l'histoire.
La vraie tâche qui va peser sur les épaules de nos héros, ce n'est pas de résoudre les problèmes d'argent, de drogue ou de violence. Leur fardeau, leur chemin de croix, c'est la Famille.
Que ce soit celle de sang ou celle qu'on choisit, car évidemment, la famille c'est aussi nos amis (cf. la relation entre Robbie et Cliff), ou notre gang dans le cas de certains des protagonistes.
Task est donc un drame familial qui pose, à chaque épisode, des questions à nos protagonistes (vous remarquerez que je ne dis pas "héros").
- Qu'es-tu prêt à faire pour ta famille, jusqu’où peux-tu aller pour ceux qui sont encore là et pour ceux qui ne le sont plus ?
- Qu'es-tu prêt à accepter ou à pardonner ?
- Quelles limites doit-tu poser, lesquelles doit-tu franchir ?
- Que reste t-il du bon, du juste et du moral, quand il s'agit du bien-être ou de la survie de ta famille ?
Task aborde tout cela à travers des histoires différentes et des personnages différents, mais toujours avec les mêmes enjeux : leurs actions, leurs impacts, leurs familles. Dans cette œuvre originale, pas de gentils ou de méchants, tout est bien plus flou que cela. Il s'agit juste de gens posés sur des rails par la vie, qui font ce qu'ils peuvent pour ne pas dérailler, ou pour se remettre sur les voies quand l'accident a déjà eu lieu.
Task nous invite à suspendre notre jugement, Des fois on y arrive et des fois moins. Cela dépendra de la sensibilité de chacun, et c’est aussi ça qui est beau. Les personnages "justes" ou avec les bonnes motivations ne seront pas les mêmes pour tout le monde.
Mention spéciale à l'arc de Grasso, je ne m'y attendais pas et je m'en suis voulu d'avoir trop vite jugé ce personnage, par exemple.
Un point supplémentaire car j'ai cru que la série était finie à la fin de l'épisode six et que j'étais satisfait de la fin. J'ai eu très peur, le lendemain, en réalisant qu'il restait un dernier épisode.
Ce dernier épisode m'a encore plus secoué, j'ai même lâché quelques larmes, la conclusion était encore mieux.
Je recommande.