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La première chose que m'inspire cette série est le soin dont elle fait preuve à tout les niveaux. C'est juste, bien écrit, bien réalisé, bien interprété, simple sans être simpliste, complexe sans être compliqué, lent sans être chiant, original sans être prétentieux. Elle renvoie pour moi à la qualité cinématographique d'un Top of the Lake (les paysages en moins).
The Affair nous propose donc les vues croisées d'une même histoire par ses deux protagonistes, loin d'être un artifice ou un moyen facile de faire des épisodes de 50mn avec 30mn d'images, cette différence de point de vue toute en subtilité, et de plus en plus loin des caricatures dans lesquelles elle aurait pu tomber au fil des épisodes, apporte une dimension toute particulière aux différents personnages, et renforce à la fois la justesse et le réalisme de l'histoire. Loin de l'idée préconçue que les personnages mentent dans leur narration, ils délivrent LEUR version, telle qu'ils l'ont vécue, telle que leur esprit les autorise à avoir vécu. A ce propos, les événements s'enchaînent au fil des interrogatoires d'un policier (que j'aime appeler le Baptista noir), ce qui laisse présager d'une issue problématique pour quelqu'un (je spoile pas :) ), mais quelque part on s'en fiche. Le spectateur n'est pas dans l'attente perpétuelle de savoir enfin ce qu'il s'est passé, pourquoi la police est dans le coup tout ça, non, la série évite soigneusement ce piège (le fameux piège "Flash Forward", ou encore "The Event" : on a une méga bonne idée, mais on la dira jamais, elle planera continuellement au dessus des 10 saisons de 28 épisodes remplis de tout les fonds de tiroir des scénaristes américains les plus main stream qui soient). On s'intéresse au présent des ces 2 êtres avec leur bagage de vie, leurs désirs, leurs doutes, leurs progressions. Et on verra bien ce qu'il se passe à la fin quand elle viendra, on prend simplement plaisir à suivre cette histoire somme toute très banale, mais tellement bien racontée. La série fourmille de détails sans jamais s'éparpiller, sans jamais oublier son (double) point de vue subjectif, sans jamais tomber dans la grandiloquence ubuesque de la subjectivité (voir ma critique de "Usual Suspect" pour plus de colère à ce sujet :) ).
J'espère en tout cas avoir donné envie de regarder cette production, il serait triste que le succès ne soit pas au rendez-vous. D'un autre côté il serait probablement préjudiciable que le succès soit trop au rendez-vous (épargnez-nous "The Affair Las Vegas", "The Affair Origins", "The Affair c'est quoi donc qu'ils sont devenus 20 ans plus tard ?").
Ok, démerdez-vous, trouvez un juste milieu :)
Ben2303
9
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le 19 nov. 2014

Critique lue 677 fois

6 j'aime

Ben2303

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6

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