Série étendard d'Amazon, The Boys entend élever le niveau en matière d'action. La multinationale, « Work hard, have fun, make history », produit donc une série sur une multinationale de super-héros « Make the world a better place ». Au-delà de l'aspect cinématographique, la série vaut donc son pesant de méta-cacahuètes en dénonçant le cynisme des grandes multinationales prêtes à déroger à leurs grands principes, dès lors qu'ils font obstacle aux intérêts du moment...
Le pitch : dans un monde où les super-héros existent (on ne sait pas exactement combien ils sont), 7 d'entre eux sont choisis par l'entreprise Vought pour former une sorte de super équipe. Bien vite, on s'aperçoit que derrière le verni se cachent un paquet de défauts : les super-héros sont camés, manipulateurs, violents, violeurs, pervers... Quand ils n'assassinent pas de sang-froid. Pour les empêcher de nuire, une équipe de quidam, The Boys, s'active en coulisses.
Passons sur le positionnement "les héros sont en fait les méchants" : en dehors de Marvels et DC, plus personne ne montre des super-héros au 1er degré, les autres productions prennent systématiquement la tangente. La surprise réside plutôt dans la découverte des multiples défauts des super-héros.
The Boys est une série qui fait très bien le job : elle est agréable à regarder, il y a quelques plans très réussis y compris dans l'exposition esthétisée de la violence (cela peut déplaire, mais la virtuosité des techniciens est incontestable). L'abus de filtres jaunes, en revanche, devient pénible dans les épisodes 4 à 8, on se croirait chez Amélie Poulain [edit : ce défaut n'existe plus en saison 2]. Les acteurs sont bons, avec une mention spéciale pour le duo Jack Quaid - Erin Moriarty.
Le scénario procure son lot de rebondissements jusqu'au dernier épisode. Néanmoins, je garde une appréhension pour les saisons à venir, car on sent que la surenchère et le n'importe quoi scénaristique ne sont pas loin. Rappelez-vous de Heroes, dont tout le monde avait adoré la saison 1...
EDIT suite à la saison 2 : Eric Kripke a l'air de savoir où il va, ou au moins d'avoir des idées en réserve. Petit réajustement de la note qui passe de 7 à 8, et joli jeu de massacre scénaristique dans la continuité de la saison 1. Dans The Boys, on n'hésite pas à écarter des personnages de premier plan, on prend le temps de développer l'histoire passée des protagonistes... Le cliffhanger qui clôt la saison 2 vaut son pesant de cacahuètes. Bref, pour peu que la violence "Tarantinesque" ne vous rebute pas, allez-y sans craintes !