Il n'y avait qu'un réalisateur comme Kazuya Tsurumaki pour faire d'un pitch aussi improbable (dans un monde contemporain en guerre, des dragons servent d'hôtes à leurs dentistes), une œuvre aussi puissante et poétique. Soutenu par le staff du studio Khara, on découvre sans étonnement une esthétique à la croisée des 2ème et 3ème films de Rebuild of Evangelion, en particulier lors des nombreux plans nimbés de magenta, ainsi que des quelques incursions de la 3D (le dragon). Et, comme pour son œuvre délirante FLCL, on peut à nouveau établir des parallèles avec les séries animées de Hiroyuki Imaishi, en l’occurrence Kill La Kill. Toutefois, Tsurumaki est plus mesuré et parcimonieux que son collègue, sachant progressivement lâcher la bride de son imagination farfelue, à l'instar d'une séquence psychédélique folle dans le 2ème épisode. Malgré ses 2*45min, l'anime est parfaitement équilibré, sachant détailler son univers foisonnant et développer ses personnages, tout en le ponctuant de scènes d'actions splendides où l'exubérance du style du réalisateur ressort vite, notamment au niveau des créatures et de leurs dérives inattendues ; le tout sous couvert d'une ambiance mélancolique attachante. Une suite ne serait pas de refus, tant il reste à explorer dans la mythologie aperçue.