Indigence
L'indigence du scénario qui n'a aucun sens ne peut malheureusement être compensée par la réalisation de qualité
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le 24 mai 2024
Après une première saison centrée avant tout sur le fantasme de toute-puissance de Cid, The Eminence in Shadow revient avec une saison 2 bien plus solide sur le plan narratif. Si les combats de la saison 1 étaient déjà impressionnants et servaient à illustrer l’écart absurde entre la puissance de Cid et le reste du monde, ils étaient souvent prétexte à renforcer son délire mégalo. Et ça marchait bien !
Visuellement, j’avoue qu’au début, le changement dans la palette de couleurs m’a un peu dérangé. On passe à des tons plus sombres, plus ternes, et ça surprend après l’esthétique plus vive de la saison 1. Mais en avançant dans la saison, on comprend que ce choix renforce l’ambiance plus sérieuse et dramatique de l’histoire. Le côté "dark fantasy" est davantage mis en valeur, et l’éclairage souvent plus contrasté accentue les tensions, surtout dans les scènes de complot ou de guerre. C’est un style qui colle bien à l’évolution du récit, et finalement, c’est un parti pris cohérent.
Franchement, au départ, je n’arrivais pas à comprendre Cid. Son obsession pour "jouer dans l’ombre", son côté idiot qui pense à l’argent, au style ou aux répliques badass en priorité… Je pensais vraiment que cette saison 2 allait me faire décrocher. Et pourtant, c’est justement cette absurdité assumée, ce décalage constant entre ses objectifs ridicules et la gravité de ce qu’il provoque autour de lui, qui en font un personnage à part dans le monde des isekai.
Ce n’est pas juste un héros surpuissant. Cid, c’est un stratège inconscient, un meneur involontaire, un comédien naturel qui influence le monde malgré lui. Il incarne une forme de liberté totale, presque égoïste, mais avec un charisme unique. À côté de lui, on peut penser à un personnage comme John (Shadow Garden), plus ancré dans la logique, dans l’obéissance au plan et aux codes. Là où John représente la structure, Shadow Garden (Cid) est le chaos. Et c’est dans cette dualité que l’univers prend vie : l’ordre et le désordre, la logique et l’improvisation, qui se complètent sans jamais se neutraliser.
Mais cette saison 2 marque surtout un tournant. L’histoire commence réellement à se construire, avec un univers plus dense, une intrigue plus cohérente et des enjeux qui prennent de l’ampleur. On sent que la narration veut aller quelque part, et ça fait du bien. Les personnages secondaires gagnent en consistance, les factions en présence deviennent plus complexes, et même si Cid reste dans son monde, ses actions ont désormais des répercussions réelles.
Ce qui distingue aussi The Eminence in Shadow des autres isekai, c’est son approche originale. Là où la majorité des séries Isekai suivent des schémas prévisibles, celle-ci joue sur le contraste entre le sérieux du monde qu’elle développe et l’attitude absurde mais géniale de son protagoniste. Le tout en gardant une identité propre et un rythme maîtrisé.
En bref, une saison 2 bien mieux ficelée, qui ne trahit pas le plaisir qu’on avait à suivre Cid, mais qui enrichit clairement l’univers. Je suis venu pour la toute-puissance, et je reste pour une narration qui, contre toute attente, me surprend, me convainc et donne envie de voir jusqu’où l’ombre ira.
Créée
le 16 avr. 2025
Modifiée
le 16 avr. 2025
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