Lui et l'ennui

Propulsée dans sa web-série romantique préférée, une jeune femme prend la place d’un personnage secondaire et se retrouve au cœur de l’intrigue. Elle qui se satisfaisait d’en être une simple spectatrice voit tout basculer lorsqu’une nuit d’ivresse avec le héros pousse ce dernier à vouloir l’épouser… et à réécrire l’histoire à sa façon.

Le point de départ pouvait faire sourire : l’occasion de jouer avec les codes, de confronter deux mondes et d’exploiter le comique de situation. Malheureusement, la série s’essouffle très vite.

L’intrigue, censée mêler romance, décalage temporel et enjeux de pouvoir, est mal construite. Les situations s’enchaînent sans véritable logique, les retournements tombent à plat, et les fils narratifs semblent posés là au gré des épisodes, sans vision d’ensemble. Certaines scènes donnent l’impression d’avoir été ajoutées pour meubler, comme si l’on cherchait à tenir sur la durée plus qu’à raconter quelque chose.

L’arrivée de Lee Gyu dans l’épisode 8 en est un bon exemple. Son apparition semble forcée, comme un passage obligé pour dynamiser artificiellement l’intrigue à mi-parcours. On nous balance son passé en deux phrases, on le place aussitôt en position de menace, sans montée en tension préalable. Le ton change brusquement, et ce virage mal amené ne fait qu’accentuer la sensation d’un scénario archi classique, sans évolution réelle des personnages.

Le jeu d’acteur n’aide pas vraiment. Ce n’est pas totalement mauvais, mais c’est fade. Les personnages manquent de relief, d’intensité, et ne laissent que peu de traces. Ils devraient être beaucoup plus intéressants.

Quant à l’héroïne, interprétée par Seohyun, elle peine à donner de la consistance à son rôle. Le décalage initial entre sa vie réelle et l’univers de la web-série n’est quasiment jamais exploité, et ses rares retours dans le monde moderne se résument à des placements de produit. Son jeu reste plat, sans nuance, comme si elle avançait sans réelle direction. Une faiblesse d’autant plus visible que l’ensemble manque déjà d’énergie.

Et Taecyeon ? Présent, sexy, mais sous-employé. Son personnage reste lisse, presque décoratif, loin de ce qu’il a pu incarner dans d’autres registres plus exigeants. La série ne lui donne ni matière ni espace pour s’exprimer autrement que par des regards enamourés.

Au final, First Night With the Duke ressemble à une promesse non tenue : celle d’un divertissement original, drôle et un peu irrévérencieux mais qui se perd en route faute d’audace, de direction claire… et d’une véritable construction scénaristique.