New York 1882. Depuis 1835 elle est devenue la plus grande ville des Etats-Unis en passant devant Philadelphie. Elle est pourtant toujours en construction. De riches familles s'y font construire de grandes maisons, parfois des sortes de palais néo-classiques. La jeune Marian Brook (Louisa Jacobson Gummer, la fille de Meryl Streep) arrive chez ses tantes Agnes et Ada (les excellentes Christine Baranski et Cynthia Nixon) qui habitent dans une rue de Manhattan où justement, les Russell, nouveaux voisins et nouveaux riches, se sont fait construite un palais. Mais ce ne sont pas de simples riches, ce sont des très riches. George Russell (Morgan Spector) a fait fortune dans les chemins de fer et compte bien continuer. Il compte devenir une personne influente et compte pour cela sur l'aide de son épouse Bertha (Carrie Coon, vue récemment dans la dernière saison de White Lotus) qui compte tout simplement faire d'eux la famille la plus influente de la ville. Mais ce n'est pas sans compter sur les vieilles familles de la grande bourgeoisie new yorkaise qui ne l'entendent pas de cette oreille. À commencer par la très conservatrice Agnes van Rhijn, mais surtout Caroline Astor (Donna Murphy), une mondaine qui occupe la première place dans cette hiérarchie mondaine, trône que convoite Bertha Russell et que madame Astor ne compte pas lui laisser.
Six ans après les 6 saisons et 52 épisodes de Downton Abbey, le britannique Julian Fellowes nous livre un nouveau projet. Il quitte cette fois la campagne anglaise pour la ville de New York en pleine construction et expansion. Il nous montre, toujours dans la même période que Downton Abbey comment les choses se passaient outre Atlantique. Il opte pour une structure similaire, où l'on a droit à la vie des riches en haut et des domestiques en bas. Pour cela, les aficionados de DA ne seront pas dépaysés. Là où cela change, c'est qu'il se se concentre par sur une famille, mais deux. Les Russell, avec leurs domestiques d'un côté de la rue, et de l'autre, leurs voisins les Brook/Van Rijn de l'autre avec leurs domestiques également. Il s'intéresse également au sort des afro-américains par l'intermédiaire du personnage de Peggy Scott (Denée Benton), jeune écrivain et journaliste. On y retrouve tout ce qui faisait le charme de Downton, et tout ce qui intéresse Julian Fellowes, à savoir l'ascension sociale et les moyens d'y parvenir, l'étiquette, la mondanité, les questions de classes sociales, les relations familiales, mais ici, ce qui est nouveau, le racisme. Il fait encore tout cela avec un sens historique et une rigueur, mais aussi l'humour anglais qui le caractérise, comme il l'avait fait d'ailleurs dans Belgravia, la série que nous avions eue pour patienter entre ces deux grandes séries. C'est une belle réussite, et après trois saisons, on en espère beaucoup d'autres.