The Good Place
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The Good Place

Série NBC (2016)

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J'ai mis du temps à accepter que c'était fini. La quatrième et ultime saison s'est terminé il y'a maintenant 5 mois. J'ai eu le temps de la revoir deux fois.


Ce qui est fou c'est que dans la production gargantuesque de série qu'il y'a aujourd'hui, je ne suis intéressé par pratiquement aucune. J'ai vraiment essayé mais rien à faire: je lâche au bout d'une saison.


Il y'a quelques exceptions, et The Good Place en fait partie. Déjà la saison 1 n'est pas créatrice de trop d'enjeux: elle est créatrice de sens qui deviendront enjeux. Pour ceux qui ne le savent pas TGP à été crée par Michael Schurr, le créateur de B99 et Parks and Recs, deux sitcoms certes très drôles, mais... sans enjeux.


Et là Schurr arrive et à cette idée géniale: créer la fusion entre le sitcom et le feuilleton. Pour cela il intellectualise le sitcom en le liant au Huis Clos de Sartre, et en garde les meilleurs éléments: l'alchimie entre quelques personnages stéréotypés, mais approfondis tout le long de la série, l'humour préparé, l'enjeu principal dont on s'attends qu'il sera le Leitmotiv de la série: Eleanor n'a rien à faire au Bon Endroit(paradis fictif, éloignés à égales distance de toutes religions), mais elle va tenter de prouver le contraîre en s'améliorant, au millieu de ce bonbon de perfection humaine.


C'est déjà très efficace: les insultes censurés, le comique du déguisement moral, le comique visuel, l'absurde...
Ensuite c'est très très riche sur le plan intellectuel. Ajoutez une belle histoire maître à élève réciproque sur l'apprentissage moral, avec usage de la citation pour parler du fait que la fiction n'invente rien vu que les questions qu'elle traite, les philosophes les traites depuis belles lurettes... C'est fou. Et ce n'est que le début.
Car:


Tout devient clair avec l'idée de cette fin à la Saison 1: le fait que les quatres protagonistes soit en enfer, car, on s'en souvient, "L'enfer c'est les autres", l'omniscient qui est manipulateur et mal intentionnés, le début de la saison 2... Tout est clarifié dès le début


Alors certes, l'humour ne marchera pas pour tout le monde. Certe la direction artistique et les VFX sont variables. Certes, la série se contredit un tout petit peu, et profite à fond de l'excuse métaphysique.


Mais c'est une des séries les plus intelligentes. Une série philosophiques sur le monde, sur l'humain, sur ce que nous représentons, et surtout, une série sur l'existentialisme et sur la mort. C'est une série qui selon moi est l'image de notre époque sur le positivisme.


Une série pleine de sens aussi: n'en citons qu'un mais le plus important: l'architecte du quartier, homonyme au créateur de la série, qui tout les deux, pensent n'obéir qu'à leurs conditions d'essences, mais s'extrait de cette cage que leurs impose le monde pour prouver l'existence de leurs êtres.

Michael Schurr traîte avec humour le sens philosophique de cette époque, la recherche du questionnement moral, et surtout, nous remets à notre place humaine. Il démontre pour cela une culture philosophique riche, tout en montrant vraiment son côté "Sartro-Beauvoirrien" le plus extrême.


Merci Michael.

Karbiont
8
Écrit par

Créée

le 4 juin 2020

Critique lue 131 fois

Karbiont

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