The Good Place
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The Good Place

Série NBC (2016)

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Au moment où j’écris cet article, nous sommes le Samedi 25 Juin 2022. Je précise car je ne sais pas quand l’écriture sera finie puis où et quand ce sera publié. J’ai regardé The Good Place, une série que je voulais regarder depuis un moment. Ce que j’ai finalement fait avec ma copine. Je l’ai fini et c’était vraiment cool…


C’était constructif.


The Good Place, c’est l’histoire d’Éleonor. Une femme dans sa presque trentaine venant d’Arizona qui décède et se retrouve dans un endroit qui s’avère être “Le Bon Endroit”. Un monde qui est apparemment le véritable concept du paradis et où les gens ayant eu une vie honorable, selon un score évaluant toutes leurs anciennes actions, peuvent finir leur existence dans un paisible endroit tout en y mangeant des glaces et en volant. Elle est accueillie par Michael, l’architecte de l’endroit, et s’ouvre alors pour elle une éternité à être cosy. Sauf qu’en vérité, Éleonor n’a rien à faire ici. Elle fut une personne fortement désagréable durant son existence et comprend vite qu’elle a atterri ici par erreur. Ne voulant pas y perdre sa place, elle cherchera une issue afin de devenir une meilleure personne. La seule solution pour qu’elle puisse rester de façon légitime. Elle y rencontre Chidi, un professeur en philosophie morale et qui lui est assigné comme “son âme soeur”. Tahani, une égérie sophistiquée et pétée de blé. Et Janyu, un moine ayant fait vœu de silence qui a médité durant l’intégralité de sa vie.


Autant le dire tout de suite, je pense que le véritable meilleur moyen d’apprécier la série est de ne pas se là faire spoiler. Vraiment. Pour vous dire, je pense que mon appréciation n’aurait pas été la même si l’on m’avait révélé les principaux plot-twists. Je les trouve incroyablement efficaces et le plaisir est décuplé quand on ne s’attend à rien (ou quand on le devine tout seul en plein visionnage). En temps normal, je m’en fiche sauf exception (quand je veux vraiment avoir le plaisir de découvrir quelque chose). Je serai donc le plus flou possible.


Un aspect qui me fait facilement tombé pour une œuvre, c’est quand des éléments fantaisistes sont utilisés dans leur simple appareil. “The Good Place”, ça se déroule dans un univers épuré en termes de formes, de couleurs et de détails. On parle d’un paradis, le tout a été conçu pour être apaisant et créer de la joie chez les nouveaux habitants. Rien de mieux pour le commun des mortels que de vivre dans un endroit ressemblant à un catalogue GIFI après tout. On peut donner des pouvoirs magiques à certaines personnes, il existe des quasi-androïdes comme Janet (que vous croiserez très vite, ce n’est pas du spoil) qui peuvent contenir l’intégralité de la connaissance humaine et qui peuvent faire apparaître des objets si on le leur demande.


Mais dès qu’un élément un peu fantasy apparaît, il est montré dans sa forme la plus simple et la plus bête. Pas de gros procédés autour, pas d’effets rendant la chose plus impressionnante ou encore plus magique, genre un cercle d’incantation en CGI. L’idée est là, elle poppe à l’écran et c’est tout ce que vous avez à voir. Par exemple, revenons à Janet. Les personnages ont juste à appeler Janet et elle apparaît pour les aider. Il y a une coupe directe dans le plan, le son de Janet et elle apparaît. De même quand elle disparaît. C’est d’une simplicité et on y croit facilement. Tous les éléments de l’univers de la série tournent autour de cet univers quasi administratif et à l’aspect minimaliste.

C’est aussi ce genre d’éléments qui fait que j’ai adoré “Sonny Boy” l’an dernier, un anime où on nous lance des concepts relevant du surnaturel dans leur forme la plus brute. Pour faire très bref; “Sonny Boy”, ça parle de lycéens qui se retrouvent bloqués dans une faille dimensionnelle et se rendant compte qu’ils ont des pouvoirs. Les pouvoirs sont des concepts épurés d’artifices. Un personnage peut savoir courir vite quand un autre peut simplement se transformer en loup. Plus complexe, certains ont comme pouvoir d’être des génies, de pouvoir manipuler la matière à leur guise, voire même d’avoir de pouvoir produire des copies d’objet et les échanger.


Dans “Sonny Boy”, c’est surtout utilisé pour créer une atmosphère spéciale et pour aborder des thèmes super sérieux . Dans “The Good Place”, c’est la base de l’humour de la série. L’idée, c’est que l’on nous montre des concepts qui paraissent simples, voir stupides aux premiers abords mais qui ont complètement leur place et leur logique dans ce monde. L’écriture va donc jouer sur cet aspect qui fait que les personnages, tout comme le spectateur, vont découvrir les règles de l’univers. Règles qui relèvent souvent de la référence philosophique, historique, culturelle / pop culturelle ou de la grosse blague donnant lieues à des explications super complexes et précises qui finissent par faire rire.


Globalement, c’est une série comique contenant de légers principes scénaristiques de série de Science-Fiction ou de série Fantastiques. Les échanges entre les personnages et la création de situations comiques reste la priorité de la série dans les deux premières saisons, l’intrigue prend véritablement au cours de la seconde et se confirme dans la troisième. Cette troisième saison m’impressionne d’ailleurs, elle est tellement focalisée sur l’intrigue et le ton tranche de façon vive avec les autres. Au point où j’ai trouvé que cette saison avait des allures de série fantastique à la ”Trilogie du Samedi” sur M6, comme une petite saveur de “Charmed” du bout des lèvres. Et ce n’est pas un reproche, j’ai apprécié ces petites notes. Et ça redonne un petit vent de fraîcheur à la série qui à ce moment-là se déroulait un peu dans le même décor.


Le coeur d’une série comique impliquant de jeunes adultes entre 20 et 30 ans, c’est de les fourrer dans des situations cocasses (anxiogène parfois) qui vont les forcer à devoir communiquer entre eux. Ce qui va potentiellement créer des quiproquos et des querelles qui finiront par produire de la comédie. Il y a des comparaisons à peine cachée au fait que l’intrigue de la série est équivalente à celle d’une sitcom. C’est complètement visible, “Friends” est cité plusieurs fois tout le long de la série. Souvent par le biais de Michael qui a dit avoir regardé la série, durant la première saison, afin de comprendre la vie et les intéractions entre les personnes. Dans un moment de déprime, Michael compare son sentiment d'inutilité et sa perte de motivation aux saisons 8 à 9 de “Friends”.


C’est intéressant parce qu’on peut penser que la série est un commentaire sur les séries comiques en général. Sauf qu’en vérité, les relations humaines sont au centre des séries en général. Elle se sert surtout de cette référence à “Friends” pour pouvoir s’appuyer sur un exemple auprès des spectateurs (et pour vanner le show au passage, y’a de quoi dire). Le but principal de la série, c’est de nous raconter l’histoire des personnages et de leur évolution personnelle. Comme dit dans le court résumé que j’ai fait au début, Eleanor va devoir trouver des issus pour s’améliorer personnellement afin de pouvoir rester dans “Le Bon Endroit”.


Pour ça, elle va passer par beaucoup de citations de concepts philosophiques et sociologiques.Parmi les thèmes principaux de la série, nous avons “l’existence” et “les relations humaines”. Le personnage de Chidi va souvent servir d’intermédiaire pour le spectateur afin d’expliquer tout cela vu que c’est un professeur en théories d’éthique. Ça va parler de Kant, de Sartre ou de Scanlon pour citer un auteur plus contemporain. Et je vais arrêter de citer des philosophes car vous allez croire que je m’y connais alors que pas du tout. Tout ce patatra pour vous dire que ce que j’aime avec “The Good Place”, c’est que l’intrigue me procure beaucoup de plaisir.


On nous montre des personnages remplis de problèmes qui finiront par braver tous les obstacles pour devenir de meilleures personnes. C’est une série qui aime ses personnages, se moque d’eux dans leur pire moment en exposant ce qui cloche clairement chez eux. On nous fait rire à base de bonnes punchlines et de bons gags bien absurdes. La série n’est pas cynique ou “edgy”. Ou alors quand elle l’est, c’est pour une raison précise.. Elle regorge de bonnes trouvailles, on sent le travail de recherches de la part des scénaristes qu’il y a pu y avoir derrière. Elle aborde des thèmes classiques tels que la mort, les relations humaines et l’existence avec un ton si léger et positif (sans finir dans le pipou aussi) qui font que, quand on sort de “The Good Place”, on se sent bien. Et sans oublier mon dernier point à mon éloge, elle a de BONNES GROSSES COUILLES !


On parle d’une série comique à suivre que vous êtes obligé de regarder dans l’ordre. Ce qui reste rare pour une série produite à la base pour la télé, les diffuseurs préférant des séries avec une intrigue semi-à-suivre pour pouvoir placer les épisodes dans une grille de programmes comme ça leur chante. Une série qui fait pas mal de mélanges de genres, qui se permet des twists scénaristiques cohérents et que je trouve vraiment audacieux (j’évite toujours de spoiler). Parmis les séries comiques en général, elle se permet de faire les choses de façon très rare. Ce n’est véritablement pas tous les jours que l’on peut se permettre de produire une série comique purement à suivre teintée de SF et de philo.


Pour me calmer sur mon éloge, il y a certains défauts. Certains que je ne peux pas encore calculer car je sors de mon premier visionnage. Mais il est vrai que l’on peut avoir des choses à dire sur le rythme de la série. Qui donne parfois l’impression de ne pas avoir le temps de pisser, surtout pour ce qui est de prendre le temps de se consacrer à certains personnages. Le fait que certaines situations soient précipitées ou que l’histoire progresse un peu trop vite sur certains moments. Un léger problème que j’ai eu avec la saison 4 au départ, j’avais comme l’impression que les premiers épisodes étaient trop courts pour leur propre bien. Comme si au lieu d’avoir des épisodes qui ont été pensés pour faire 25 min, ce sont en vérité des épisodes de 40 min coupés en plusieurs parties. Je pourrais pointer les effets spéciaux mais ils sont corrects pour la télé. Quand une blague invoque un gros monstre en CGI, l’essentiel est qu’il soit là.


Je comprends désormais pourquoi “The Good Place” est placée comme une série culte dans le coeur de beaucoup gens. Et pourquoi elle revient souvent dans les tops personnels de séries comiques. C’est une série plaisante, reposant sur un concept complexe qu’elle explore avec amour. L’envie derrière ce projet se ressent. Et vu que j’imagine que des personnes relous vous sur-vendront la série dans le futur. Et bien, laissez-moi être ce premier relou en vous disant que "The Good Place”, c’est déjà incroyable ! ça parle de philo et tout !”.


Théo_Boulanger
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le 20 août 2022

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2 j'aime

Théo Boulanger

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