The Boring Lives

J'ai découvert cette série via instagram il me semble, dans un post de @them où elle avait été qualifiée de "série la plus gay de l'année". Je me jette dessus, impatiente de découvrir cette prétendue pépite (pas encore sortie en France, mais disponible sur Netflix US). Grosse déception. Je lui ai laissé le bénéfice du doute, mais au bout du quatrième épisode j'étais si désintéressée que je regardais en accéléré, avec l'espoir que ça prenne un tournant plus captivant. Attention spoilers des trois premiers épisodes dans la suite !

La série est adaptée d'un livre écrit par May Cobb (publié en 2021) et est menée par la showrunneuse Rebecca Cutter. Elle suit la trajectoire de Sophie, qui emménage dans une petite ville fictive du Texas avec son mari, où elle se retrouve embarquée un peu malgré elle dans le club de chasse des femmes mariées locales. Parmi ces "hunting wives", la séductrice Margo jette son dévolu sur Sophie, de façon très peu subtile. Sophie tombe immédiatement dans le panneau, séduite par la fougue de cette libertine sans concessions. Il devient vite évident que Margo a un agenda caché et qu'elle mène toute la ville par le bout du nez grâce à ses "charmes" et ses talents de manipulation, mais Sophie n'y voit que du feu, aveuglée par son désir pour cette femme.

La série tente de donner de la profondeur aux personnages, mais c'est très simpliste et honnêtement peu convaincant. Sophie, la jeune femme blonde idéale, la "girl next door", s'avère être une ancienne fêtarde qui a tué un piéton dans un accident de voiture alors qu'elle était ivre et est rongée par la culpabilité; Margo, une femme d'âge mûr qui doit faire bonne figure parce que son mari est une personnalité publique, se tape tout le village (dont un jeune de 17 ans - ça se veut subversif mais on dirait plutôt un mauvais film X), et les autres femmes au foyer correspondent à des clichés vus et revus.

On voit bien que l'intention est d'être choquant (?) mais les rebondissements sont chiants comme la pluie et les découvertes "scandaleuses" qui font trépigner Sophie me laissent totalement indifférente. C'était une bonne idée, mais franchement mal exécutée. La série a été comparée à Desperate Housewives, ce qui n'est à mon avis pas mérité. L'intrigue et la qualité sont plutôt de l'ordre de Hart of Dixie (que j'avais apprécié malgré sa simplicité) ou 90210 (si c'était une version pour adultes) ou autre série produite avec beaucoup de moyens et peu de vision.

Ça me fait mal au coeur d'écrire cette critique, parce que j'ai toujours envie de promouvoir une bonne série LGBT+, mais pour le coup je peux pas faire autrement. Et encore, "LGBT", c'est un grand mot, on dirait que les scènes - et peut-être même l'intrigue - ont été écrites par un homme qui pense qu'être bisexuelle est un atout séduction (comme si les femmes bi étaient pas assez sexualisées comme ça), et que la trame est juste un prétexte pour faire un show "sexy" et "subversif". J'ai hâte de lire d'autres avis, pour voir si je suis peut-être passée à côté de quelque chose. Néanmoins, l'idée est sympa et c'est divertissant, probablement une série à distiller, à regarder sous la couette le dimanche soir, un épisode à la fois.

En tout cas, si vous aimez les séries un peu décadentes, je vous conseille l'excellente mini-série White Lines (un régal) qui suit à peu près la même trame version hétéro, mais avec un mystère plus convaincant, des twists bien plus choquants, et des personnages plus attachants. Si vous aimez les séries LGBT+ à intrigue, regardez Way Ward de Mae Martin (coeur coeur, une de mes découvertes préférées des dernières semaines).

Bisexuellement vôtre