Adaptée du jeu culte de PlayStation, The Last of Us était attendue comme une série événement, et à bien des égards, elle parvient à recréer l’ambiance oppressante et émotive qui a marqué des millions de joueurs. La mise en scène, la photographie et l’attention portée aux décors et à l’univers post-apocalyptique sont indéniablement réussies. On ressent la brutalité du monde, mais aussi les rares instants de tendresse et d’humanité.
Cependant, malgré cette fidélité visuelle et narrative, un problème majeur subsiste : le choix des acteurs. Sans tomber dans le reproche facile, on sent un vrai manque de charisme et de profondeur dans certaines interprétations. Bella Ramsay, censée incarner une Ellie vive, impertinente et pleine d’émotion, peine à convaincre. Son jeu semble figé, presque apathique, ce qui nuit à l’attachement que le spectateur devrait ressentir pour son personnage. Même Pedro Pascal, pourtant charismatique ailleurs, ne parvient pas à donner vie au Joël que les fans connaissent : son incarnation reste en demi-teinte, comme s’il manquait ce mélange de force brute et de fragilité intérieure propre au personnage du jeu.
Résultat : on se retrouve devant une série qui séduit par son univers mais déçoit par ses incarnations. On regarde par fidélité, par amour du monde imaginé par Naughty Dog, mais il faut parfois se convaincre qu’il s’agit d’une “interprétation inspirée” plus qu’une adaptation fidèle.
En somme, The Last of Us est une œuvre paradoxale : techniquement superbe, mais émotionnellement inégale. On aime et on n’aime pas à la fois, avec cette étrange sensation d’assister à une relecture incomplète d’un chef-d'œuvre vidéoludique.