The Lost Room
7.3
The Lost Room

Série SyFy (2006)

Tout le monde il est con, le héros, les adjuvants, les opposants, même l'homme/objet.

Depuis Lost il arrive fréquemment qu'une série pleine de mystère soit produite dans l'espoir de recréer l'engouement. Heureusement, cette fois, le feu n'a pas pris, le show dégringolant à plusieurs reprises dans le grotesque d'une histoire bâclée.

En effet, cette série peut se vanter de possèder plus d'incohérences que de rebondissements (parfois les deux sont étroitements liés). En soi, l'idée n'est pas mauvaise. Des objets aux propriétés surnaturelles, une chambre située dans un autre espace temps, des collectionneurs prêts à tout pour posséder les objets issus de cette chambre... Le problème c'est que la série reste au premier degré tout en ayant des idées folles. Ainsi, difficile de garder son sérieux en voyant un méchant traumatiser son entourage lorsqu'il le menace avec ... un bic! Attention aux taches! En fait, si les propriétés magiques n'étaient pas aussi démesurées par rapport aux objets, nous n'aurions pas l'impression de regarder une adaptation d'un manga japonais (yu gi oh par exemple).

La faute aux scénaristes qui se contentent d'une bonne idée sans jamais se creuser la cervelle pour un traitement efficace. Le plus surprenant est sans doute qu'ils ne respectent pas eux mêmes leurs propres codes. Un exemple simple: quand on quitte la chambre, on revient forcément par une porte qui était fermée; pourquoi dans ce cas le docteur Martin Ruber arrive t il au milieu de nulle part dans l'épisode 4? Lors de l'épisode 5 on peut voir au loin une maison ; non seulement la maison est brûlée mais en plus ... il n'y a pas de porte! que l'embrasure dont la porte semble carbonisée... sans doute le personnage est il loin de la porte pour éviter de remarquer un tel détail?

Si la mise en scène sauve dans ce cas ci dessus l'incohérence de décor, elle appuie parfois sur les défauts: ainsi, le peigne, censé arrêter le temps, est tellement mal mis en scène que ça ressemble plutôt à de l'invisibilité. En effet, d'un point de vue extérieur, voir quelqu'un marcher en arrêtant le temps reviendrait à voir ce quelqu'un passer d'un point A à un point B instantanément (une distance d sépare les deux points). Mais dans le cas de cette série, quand on voit cette personne utiliser le peigne, on le voit juste disparaitre au point A , et réapparaître au point B (après cette même distance d parcourue) mais après un temps T! Ce n'est pas instantané! Comment une telle erreur peut elle avoir lieu sans que personne ne l'ait remarqué en cours de production?

Les facilités scénaristiques sont également nombreuses. Ainsi, le héros semble avoir un pouvoir bien à lui: convaincre les gens de l'aider en insistant juste un peu.
- J'ai besoin de ton aide.
- Je ne sais pas c'est dangereux.
- Allez stp, j'ai vraiment besoin de toi.
- D'accord, allons y.
Dans le cas d'un ennemi.
- Je sais que nous ne sommes pas amis, mais nous devrions faire équipe, prêtez moi votre objet.
- Non je devrais plutôt te pulvériser.
- Allez j'en ai vraiment besoin, c'est important, je te le rends après.
- Après tout, c'est vrai que nous devrions faire équipe, c'est plus sûr; tiens prends mon objet.

La psychologie des personnages s'en trouve alors complètement navrante. Le héros n'est pas le plus intelligent. Il me semblerait logique, en acquérant cette clef, de faire des tests par rapport à la chambre. Mais jamais il ne le fera. Il ne découvrira les propriétés de la chambre que par la force des choses. Même sa fille se sera montrée plus curieuse (oops c'est peut être un message pour dire aux adultes qu'il faut arrêter d'être logique, et embrasser le rêve et le surréalisme?).

La relation père fille est également mal traîtée. En tout et pour tout nous aurons assisté à une (mauvaise) blague du père envers sa fille (en guise, donc de complicité). Le reste du temps on a droit à un flash back de la fille qui se marre bien pour nous rappeler que quand même ça vaut le coup de tout risquer pour elle. Je sais qu'une telle noble action ne devrait pas se justifier... mais dans ce cas, pourquoi ce genre de scènes mal fichues? Autant aller droit au but ou, au contraire, démontrer que leur relation était solide juque là, mais avec justesse et subtilité... ou au moins une bonne blague.

Je pense qu'on peut relier tous ces problèmes à un seul ; en effet, si les scénaristes avaient eu plus de temps, plus que 6 épisodes, peut être auraient ils pu régler tous ces problèmes d'incohérence. Ils auraient dû, en conséquence, épurer leur histoire au maximum, afin de profiter au mieux du peu de temps disponible pour raconter.

Bref, une série trop sérieuse pour son propos démesurément surréaliste, et dont le scénario est bourré d'incohérences; rien n'a de sens, et on s'interroge plus à propos d'une absence de logique qu'aux questions restées sans réponses. C'est bête c'est con, c'est râlant, mais heureusement c'est court! Les acteurs semblent y croire, c'est déjà ça.
Fatpooper
2
Écrit par

Créée

le 23 févr. 2012

Critique lue 2.1K fois

11 j'aime

7 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

11
7

D'autres avis sur The Lost Room

The Lost Room
nymphalis
10

Critique de The Lost Room par nymphalis

Un bijou. qui se regarde encore et encore. On pourrait croire à une histoire assez peu originale ; un type du FBI qui se retrouve melé au surnaturel. The Lost room est bien plus que cela. Une telle...

le 24 sept. 2011

13 j'aime

2

The Lost Room
Fatpooper
2

Tout le monde il est con, le héros, les adjuvants, les opposants, même l'homme/objet.

Depuis Lost il arrive fréquemment qu'une série pleine de mystère soit produite dans l'espoir de recréer l'engouement. Heureusement, cette fois, le feu n'a pas pris, le show dégringolant à plusieurs...

le 23 févr. 2012

11 j'aime

7

The Lost Room
le-mad-dog
7

L'une des meilleures séries "décevantes" de l'histoire

Seulement trois épisodes pour "The Lost Room" et puis la série s'en va, laissant une grosse partie de ses mystères complètement ouverts. Mais au final, je garde presque 10 ans après sa diffusion un...

le 5 juin 2014

10 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55