Marvel + FPS + Star Tours = The Mandalorian

Suis-je devenu un vieux con aigri incapable d’apprécier à sa juste valeur la nouvelle ère des séries Star Wars ?

Il semble bien... 

Pourtant après une Prélogie mitigée voire douloureuse, j’avais accueilli avec clémence et plutôt positivement l’ère des films Disney malgré l’incohérence incontestable de la dernière trilogie en date et biens d’autres défauts. Et malgré la volonté louable de tous ces nouveaux films de se rapprocher de la trilogie originelle, tout ça demeurait quand même à des années-lumière de ce que j’appréciais avec bien plus de force autrefois.

Je reconnais que The Mandalorian regorge de concepts plutôt plaisants sur le papier :

Un mystérieux anti-héros avec casque et armure plein de gadgets (entre Predator/Batman/Judge Dredd) / une armure améliorable à la forge du coin avec un métal rarissime / les mandaloriens : spartiates et chasseurs de l’univers Star Wars tenus par un code d’honneur / des chasses aux plus impressionnantes créatures de l’univers / des pirates de l’espace / des droïdes assassins,…

Bref, plein d’éléments qui auraient pu me réjouir si c’était bien mené et bien amené.

Mais en l’état la série me dégoûte plus de l’univers Star Wars qu’autre chose.

Car ici j’y découvre des Power Rangers de l’espace invincibles qui triomphent sans gloire à chaque épisode sur d’interminables brochettes de Stormtroopers et autres ennemis…

The Mandalorian est un enchaînement de bastons mal menée, du Laser Park en cosplay qui ressemblent à ce que l’on peut parfois retrouver de pire dans les fan films, mais avec une énorme pile de pognon en plus. 

Faux bad boys et bons boy scouts de l’espace, le héros et ses compagnons d’aventure sont dignes des super-héros Marvel avec en face des ennemis complètement abrutis et incompétents qui s’écroulent en masse devant leur toute puissance.

Mais où est l’intérêt ?

Avec des décors réalisés sous l’Unreal Engine, ils auraient mieux fait de nous pondre un FPS à la Dark Forces (coucou les Dark Troopers), là en plus j’aurais été acteur et non pas spectateur du truc…

Systémique de l’ère Disney, les méchants sont de faibles abrutis qui jamais ne voient leurs plans triompher (quand ils ne tombent pas dans l’hystérie, spéciale dédicace au général Hux).

Comment peut-on prendre cette menace au sérieux ? Où est la peur du spectateur face à un ennemi tout faible et des super-héros invincibles ?

Ce que j’appréciais dans les films originaux c’était la caractérisation du Mal et des méchants que l’on pouvait justement prendre au sérieux : un Empire technologiquement supérieur, des officiers froids, posés, impitoyables avec des gueules de nazis et l’uniforme qui va avec, un grand méchant iconique au casque allemand qui faisait peur. Bref, un tout à la fois terrifiant et fascinant qui marquait l’imaginaire collectif par sa symbolique. En plus de rendre les héros vulnérables, écrasés par cet Empire tout puissant, et à juste titre véritablement héroïques dans leur lutte contre le Mal.

Ici le grand méchant de la série est un machiavélique looser. Pas de méchant intelligent et charismatique chez Disney.

Il ne faudrait pas prendre le risque de voir la jeunesse moderne basculer dans une fascination pour le Mal…

Combien de gamins sont devenus des fachos après avoir vu les originaux et adoré le charismatique Vader ! 

Même si le risque est faible de s’identifier à des méchants débiles mentaux, je conseillerais à Disney de purement et simplement tous les supprimer. On sait jamais…

En plus, on aurait un gentil Boba Fett à l’écran, des tuskens sympas pour balayer les préjugés sur les hommes du désert, un droïde assassin en total reconversion de baby-sitting,…

Ah mais c’est déjà le cas !

Sinon, l’enjeu bien mince de la série (protéger une peluche trop miiiiignonne) ne suffit pas à donner plus d’intérêt au reste qui n’est qu’un prétexte pour nous faire faire un tour de la galaxie à gros budget. Mais autrefois les lieux visités me faisaient rêver. Ici, c’est plein de trucs vides ou recyclés.

Bref, telle est la voie prise par Disney, pas de raison que ça s’améliore si les gens apprécient le fast-food de merde.

En ce qui me concerne, un lavage du cerveau et des yeux à coup de versions despecialized s’impose. Longue vie à L’Empire-contre-attaque !