Jean Pierre Pernaut en Amerique?

We don't do good television, we do the news.

Tout est résumable dans cette petite citation, le fait qu'Aaron Sorkin se débarasse de quelques lieux communs bien propres aux ( mauvaises) séries américaines, comme l'effet génial de véritablement non pas faire part de la série, mais de prendre part au traitement de l'information.

Et là, on se surprend à imaginer Jean-Pierre Pernaut à la place de ce journaliste lunatique, on se prend d'affection pour cette secrétaire qui veut à tout prix exceller alors que son boss est incapable de se souvenir de son prénom, on se dit que ça doit être ça, on va nous montrer la cruelle loi de la jungle de la télévision. Pourtant, on se prend au jeu, on veut savoir ce qui va advenir de cet événement pas prioritaire, classé jaune pour le moment. Et puis, tout devient rouge, la pression monte dans l'épisode, et la tension chez nous. Et, si c'est majoritairement ça, l'action de la série, tout le dispositif de reflexion de l'équipe peut vous tenir bien plus en haleine qu'une saison de 24.

Je m'en tiendrais pour cette critique à l'aspect journalistique, à ce plateau qui bouillonne pour trouver des informations, à ces têtes pleines de motivation en conférence de rédaction, aux perpetuelles critiques. La série semble être un Jokari immense : les répliques fusent, passant du round of applause au " shut up" en un instant. Le coté lunatique du personnage principal finit de compléter ce tableau eccléctique mais savoureux au possible : on prend les meilleurs éléments de The Social Network ainsi que ceux de the West Wing, une pincée de retour sur l'actualité, et on sert ça dans un verre à pied.

Et puis, pour faire un peu d'anti-américanisme primaire, ça ne vous dirait pas de vous plonger dans une série où dès le pilote, on fait dire à un journaliste bien propre sur soi que les Etats-Unis d'Amerique ne sont pas le plus grand pays du monde, cassant en deux les rêves et idéaux d'une petite blonde? Croyez-moi, on ouvre les yeux et on se dit dès cet instant que ça risque d'être fortement interessant.