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https://leschlamedias.wordpress.com/2016/10/31/the-young-pope-pope-culture/


HBO revient une nouvelle fois sur nos écrans avec une production originale, en collaboration avec Canal + et Sky Atlantic avec The Young Pope, l’occasion de s’immiscer dans les coulisses politiques du Vatican. Dirigée par Paolo Sorrentino et menée par Jude Law et Diane Keaton, cette étrange série de fin d’année, qui ne verra le jour aux États-Unis qu’en février prochain, nous offre un bilan intrigant et mitigé.


La série s’ouvre sur un rêve de Lenny Belardo (Jude Law), le nouveau pape Pie XIII, tout juste âgé de 47 ans, alors qu’il s’apprête à prononcer son premier discours devant les fidèles place Saint-Pierre. Les premiers mots déclamés tendent alors vers la tolérance, incitant à l’acceptation de la masturbation, du mariage homosexuel, de l’IVG, tous ces éléments habituellement rejetés par l’Église catholique et la religion en général. Malheureusement il ne s’agira que d’un rêve, le « jeune » pape s’éveillant à son premier jour de règne et sur tous les mystères de la personnalité de Pie XIII.


Le personnage incarné par Jude Law est pour le moins intrigant et l’on peine à en discerner les contours. D’un côté, il présente des particularités originales, qu’on n’attendrait pas d’un pape : il fume, ne prend qu’un Coca cerise le matin, nomme une femme, Sœur Mary (Diane Keaton) son adjointe, renverse l’ordre établi, gère sa communication comme une rock star et rêve de discours ecclésiastiques novateurs qui planent tout le long comme un spectre sans vraiment savoir ce qu’il en sera. D’un autre côté, il semble extrêmement traditionaliste dans sa piété, ses principes, son mode de vie. On remarque cependant qu’il est dévoré par une ambition sans pareil et qu’il qu’il dispose d’une personnalité fortement égocentrée.


Mais le plus grand mystère concerne la tournure que souhaite prendre la série. On a du mal à comprendre si elle cherche à critiquer l’institution papale. Ce qui est certain, c’est qu’elle expose le penchant politique des couloirs de la Basilique là où certains ne s’imagine que dévotion absolue. On ignore tout des tenants et des aboutissants, du chemin qui sera pris, il n’y a qu’à espérer que tout cela ne se recentrera pas qu’autour de la politique, pour ne devenir qu’un pastiche de déjà vu.


Pour autant, si l’avenir de la série reste très sombre, et malgré des dialogues qui ne sont pour l’instant pas très percutants et peuvent parfois provoquer un léger sentiment d’ennui, l’esthétique est très soignée. Dans la même veine que Youth, on assiste parfois à de longue scènes qui n’ont pour seul intérêt que la beauté de l’image, aucun plan n’est négligé. Quant à la bande son, bien que certains crient au génie, elle reste très inégales. Les musiques sont quelque fois bien choisies et collent à la perfection avec la splendeur du tableau, cependant, elles sonnent aussi parfois comme une fausse note sans que cela constitue du décalé assumé.


The Young Pope est donc une série énigmatique, la suite reste à suivre de très près. Avancera-t-elle vers la magnificence ou se brûlera-t-elle les ailes en plein vol ? Une partie de la réponse viendra ce soir sur Canal + avec l’épisode 2.

Clepot
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le 31 oct. 2016

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Clément Capot

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