Une véritable épiphanie visuelle où tout est époustouflant: plans, décors, acteurs, dialogues, scénario, thématiques... Mais afin qu'il soit lui-même touché par la grâce, The Young Pope pose au spectateur la même exigence que The OA; un lâcher-prise total, un abandon à la merveille. Il faut voir dans son étrangeté, une poésie, dans son exigence formelle, une œuvre d'art, dans sa narration, un don qu'il convient d'accepter sans cynisme. Sensualité et lyrisme soufflent avec une constance insolente sur la totalité des épisodes, qui chacun creusent avec finesse un personnage principal atypique et complexe, d'une grande richesse. Il faut voir le lien quasi organique entre la caméra, amoureuse de son sujet, et Jude Law, impeccable (à dire vrai, on avait fini par oublier qu'il était capable d'une aussi brillante interprétation) avec son regard et son sourire narquois... Il faut se hisser aux sommets que sont les épisodes 5 ou 8, par exemple, pour comprendre la géniale singularité de cette série. On en ressort subjugué, hanté et mélancolique. Quelle genre de passion avons-nous brièvement vécu ?