Je ne suis pas un grand adepte des séries, et j'abhorre la téléréalité. Regarder l'une parlant de l'autre, j'étais je l'avoue moyennement emballé par l'idée. Mal m'en pris tant UnREAL regorge de savoureux moments et mérite finalement un petit détour.
Bon, soyons honnêtes : ça ne vole pas toujours très haut, y a pas mal de moments en trop et le traitement des personnages n'est pas toujours égal, certains bénéficiant d'une vraie consistance là où d'autres remplissent la fonction relief. Mais il y a tout le reste !
D'abord, un univers (un plateau de tournage) qui, personnellement, me touche énormément, un temps un fantasme puis une réalité occasionnelle. Ensuite, j'aurai rarement vu un tel cynisme décomplexé, une telle acidité dans le propos comme dans la gestion de l'empathie des personnages : tous sont plus méprisables les uns que les autres, y compris - et surtout - l'héroïne. C'est sans doute là la force de la série : s'affranchir des codes manichéens dépassés depuis longtemps pour tenter quelque chose de rare. Oui, rare : là où un Breaking Bad dérape avant tout pour sa famille, comme The Shield, etc. (vous avez compris l'idée), le but de l'héroïne est ici uniquement mégalo-égocentrique, simple objectif professionnel en cherchant à se racheter malgré tout une conscience. Après, ce n'est pas parfait, car pas totalement assumé, mais que ça fait plaisir de voir une telle garce jouer les bons samaritains de bas étage.
Une première saison sans grande prétention, qui ne marquera pas l'histoire de la télévision j'imagine (et j'avoue avoir du mal à imaginer une saison 2), mais le temps d'une dizaine d'épisodes un bon moment de sadisme décomplexé.