Traitement saturé de l'image, attention particulière portée au moindre détail d'accessoire, de décors et de costume, de bande-son, de jeu. Nous sommes là en présence d'une oeuvre ultra-soignée.
Sur fond de complot hyper actuel et pour cause, son auteur, Dennis Kelly, ne s'appuie que sur des faits divers pour construire toutes ses histoires, à la télévision comme au théâtre. Issu du mouvement "In yer face theater" dont sont à l'origine Edward Bond et Sarah Kane entre autre, il se sert de récits aux allures triviales et quotidiennes pour nous emmener petit à petit mais jusqu'au plus près de l'horreur. Quoique ici cela commence très fort : âmes sensibles, ne pas se formaliser du premier épisode. La scène d'ouverture violente visuellement (très) n'est pas à l'image de l'entièreté de la série. Il y aura d'autres scènes tout aussi violentes, parfois plus psychologiquement que visuellement d'ailleurs, mais n'est-ce pas aussi là l'un des reflets de notre société: des explosions localisées de brutalité dans un monde aseptisé et tout en couleurs (criardes) ?
Seul petit bémol, pour moi, la saison 2 s'épuise avant la fin...