Veep par OldMikey

Les deux premières saisons sont plutôt marrantes. L'arc sur la vice-présidente, sur sa candidature, puis sur son arrivé à la présidence des USA de manière fortuite sont très drôles. Et là ça ressemble vraiment à Park & Rec ou à The Office. Parce que même si idiots, hypocrites, incompétents, etc. on ne peut s'empêcher d'apprécier la pléthore de personnage que l'on accompagne dans leur quotidien. Et pourtant, passer un certains seuil, toutes ces « qualités » que l'on a su accepté chez Michael Scott deviennent des défauts. Le ton de la série devient beaucoup plus lourd, Sélina Meyers est totalement corrompu, son équipe de campagne est viciée jusqu'à la moelle, et le seul qui semble avoir un minimum d'intégrité (Mc Lintock) est transformé en un véritable incompétent, là où dans les premières saisons il semblait mérité son titre. Et on passe donc d'une simple série comique sur la politique américaine à une série qui cherche à montrer tout le comique de la politique américaine.

Tout comme Idiocracy, Veep cherche à dénoncer en se mettant cette fois-ci de l'autre côté mais de manière plus brute en ne passant par un intermédiaire (Joe Bauers) mais en confrontant le spectateur lui-même à cette « idiocracy » en l'amenant à voir ce qui se cache derrière tous ces politiques qu'il supporte et qu'il voit scander tout leur amour de l'Amérique, uniquement mû par leurs intérêts personnels. Et si cette transition entre une série comique et une série plus engagée n'a pas été agréable, cela me semble voulu par les scénaristes. On se sent idiot, et on se demande comment on a pu croire ou apprécier une politique comme Selina Meyers au fur et à mesure que les masques tombent. Même chose pour Amy et le père de son enfant. Passé moultes espoirs de fonder une famille avec Dan, elle finit par se rendre compte qu'un tel espoir est absurde, et fini elle même par sombrer dans l'obscurité morale des communiquant politiques (cf. cette scène où tellement convaincu des chances de son candidat qu'elle refuse l'accord que lui propose Meyers).

Je pourrais m'étendre sur chaque personnage, mais flemme. Un petit mot toutefois sur Gary. On peut considérer que son attachement à Selina lui confère une certaine intégrité morale, et si sur la fin il évite de passer dans la haine rance (malgré l'anecdote qu'elle lui a piqué) il ne parvient pas à échapper aux manipulations de sa candidate, qui fait notable, alors sur le point de lui avouer qu'il va servir de bouc émissaire, décide d'y renoncer, afin de garder en elle cette image de ce Gary, seul personne à l'avoir aimé sans jamais y avoir cherché quelque chose en retour.