Vision d’Escaflowne est à la fois une série de fantaisie et une série de mécha. Si l’univers dans lequel elle se déroule est un univers fantastique, les méchas, et notamment celui qui donne son nom à l’œuvre, y jouent un rôle suffisamment important pour satisfaire ce public qui leur est attaché. Chaque épisode ou presque contient un combat entre ces machines nommées « Guymelefs », au design original et approprié à l’esthétique médiévale de la série, et dont l’animation est très bonne. Mais leur rôle reste suffisamment restreint pour que l’œuvre soit appréciable pour d’autres publics.
Le triangle amoureux entre les trois protagonistes peut d’abord sembler quelque peu cliché et prévisible. Les personnages ne semblent pas d’une subtilité très profonde, et les hésitations de la protagoniste peuvent agacer. Mais ces hésitations font bel et bien partie de l’intrigue. Hitomi est une jeune fille qui semble capable de prédire l’avenir. L’antagoniste de la série, quant à lui, est désireux d’utiliser la science pour construire une machine capable de modifier l’avenir. C’est pourquoi les incertitudes d’Hitomi, y compris dans le domaine amoureux, finissent par être clairement intégrées à l’intrigue de la série. Cette intrigue se révèle bien écrite et bien réalisée. Il est difficile de trouver le moindre remplissage au sein des 26 épisodes d’Escaflowne. Les personnages principaux étant en nombre limités, chacun d’entre eux, que cela soit au sein des protagonistes ou des antagonistes, a l’occasion de dévoiler la richesse de sa personnalité et de son histoire au spectateur.
Doté d’une animation et d’une bande-son irréprochable, d’une qualité d’écriture indéniable, Escaflowne est proche de la perfection. Mais le dénouement ne satisfera pas tout le monde. Le vingt-sixième épisode donne l’impression de contenir trop de choses, et donc de se précipiter pour les résoudre. En réalité, tout ce qu’il contient était déjà assez méthodiquement annoncé dans les épisodes précédents. Il est clair qu’il ne reste, parvenu au terme de cet épisode, plus rien à raconter au sein de l’intrigue. Précisons que contrairement à ce que l’on peut lire ici et là, il n’est pas vrai que la série ait été à la dernière minute réduite de 39 épisodes à 26.
En revanche, il y a certains aspects du contenu fantastique introduit par la série, notamment en ce qui concerne l’Atlantide, qui aurait pu être développés davantage. Les personnages se retrouvent à plusieurs moments transportés d’un monde à un autre sans que l’on ait vraiment d’explication satisfaisante. Vers la fin de la série, les rayons de lumière bleue qui transportent les personnages ne semblent apparaître que parce que c’est ce qui arrange l’intrigue à ce moment-là.