Arnaque (pré)historique !

Il fallait oser ! Reprendre le nom Walking with Dinosaurs, c'est un peu comme si un chanteur trop sûr de lui débarquait sur scène en se prétendant le nouveau King of Pop. Car la série originelle dont s'inspire ce revival, appelée Sur la Terre des Dinosaures sous nos latitudes, est probablement le meilleur docu-fiction jamais réalisé sur la faune du mésozoïque, certes dépassé sur le plan scientifique et technique mais mémorable en tous points.

Sauf que depuis la sortie du programme originel en 1999, nous autres fans de dinos avons plutôt bien mangé avec l'extraordinaire Prehistoric Planet et le passable Life on our Planet. Et vlà dis pas qu'en 2025 débarque un nouveau challenger en la forme d'un pseudo remake du chef-d'oeuvre de la BBC. Un retour aussi inespéré que bienvenu. Sauf qu'à la différence de son aïeul, c'est de la merde.

Je ne prétendrai pas avoir vu l'intégralité de la série, ayant dû me contenter d'un assemblage francophone de 3 épisodes, narré par... JOSÉ GARCIA ??? Bon ben pourquoi pas, hein. Cela dit il ne m'en faut pas plus pour réaliser ô combien la série est complétement ratée. Pourrie de l'intérieur, gangrénée par une structure bancale aux antipodes du matériau de base. Car Walking with Dinosaurs ne va pas se contenter de vous plonger dans un monde préhistorique, loin de là. Non, la série va constamment vous arracher de la préhistoire pour vous catapulter sur des sites de fouilles paléontologiques où des acteu... des chercheurs trifouillent des ossements qui ne viennent clairement pas d'être déterrés. Malgré leur potentiel, ces segments se révèlent aussi ennuyeux qu'hilarants, les paléontologues enchaînant des dialogues forcés durant lesquels sont déblatérées des évidences que même le plus débile des spectateurs aurait capté sans aide extérieure ("Gnnnnnnn y'a plein de squelettes du même dino au même endroit. Gnnnnnn p'têt qu'ils vivaient en groupe, qui sait ? Uhuh !").

Mais le plus tragique, c'est que les segments avec les dinosaures sont même carrément PIRES. Ressuscités par des effets spéciaux inégaux, parfois d'excellentes factures, parfois bancales comme dans une production début années 2000, les sauriens sont ici ridiculisés par un scénario qui n'a de cesse de les prendre pour des débiles. La série enchaîne les non-sens, traitant les dinosaures comme des poulets décapités qui auraient oublié toute forme d'instinct de survie. Les prédateurs tuent pour le plaisir tandis que les herbivores préfèrent la confrontation plutôt que la fuite : qu'est-ce que c'est que ce ramassis de conneries ?

Oh et puis merde quoi : c'est super mal réalisé ! À aucun moment j'ai l'impression de regarder un documentaire. Tout est mou, la photo est dégueu, la caméra n'est presque jamais bien placée et des plans sont recyclés à outrance. Tout est tellement raté que le visionnage du docu a littéralement viré à la soirée nanar, mon pote et moi ne cessant de vanner le spectacle se déroulant devant nos yeux désespérés. Je vous jure que visionner un épisode de Jurassic Fight Club aurait été moins insultant que cette aberration. C'est du grand n'importe quoi ! Il y a littéralement un dinosaure protagoniste que le narrateur surnomme George... GEORGE ? Qu'est-ce que j'ai à voir avec George ? Rien en fait ! Moi je suis un vrai démocrate, George lui est un fasciste de merde ! Un fasciste de MERDE !!! TOUS DES ANIMAUX PRÉHISTORIQUES PARTOUZEURS DE DROITE !!!

Je... pardon. Je me suis laissé... emporté.

C'est une évidence : la série n'a strictement rien à voir avec Sur la Terre des Dinosaures dont elle n'emprunte au final que le nom. Et c'est vraisemblablement ainsi qu'elle a été conçue puisqu'il semblerait que le projet n'a jamais été pensé comme étant un remake du docu de 1999. Aucune des personnes impliquées dans la création de ce dernier n'a d'ailleurs fait son retour pour cette prétendue nouvelle mouture.

Une énième stratégie marketing foirée qui non seulement sali la mémoire d'une œuvre importante sur le plan culturel, mais ridiculise encore plus une série qui serait restée médiocre même avec un autre nom.