Waste World

Un ingénieur crée un parc d’attraction, sorte de reconstitution d’époque Western constitué d’androïde à l’IA ultra perfectionné, afin que des milliardaires puissent s’amuser à vivre de grande aventure et libérer leurs instincts primaires en violant et tuant qui bon leur semblera. Un jour ce dernier décide de faire une mise à jour de ses androïdes pour leur donner accès à des bribes de souvenirs, des rémanences sensorielles pour être exact, afin que ces derniers puissent développer un semblant de conscience et des réactions plus « naturelles »…

J’avais un chien autrefois, un vieux chien que je tenais en laisse pour aller au parc, un jour et malgré les mises en garde de mon père j’ai détaché le chien pour qu’il puisse courir… La première chose qu’il a fait c’est se ruer sur un chat pour le tuer. Il avait ruminé toute sa vie cette envie de le tuer, et une fois que ce fût fait, il s’est assis là, face à lui et l’a regardé en se demandant pourquoi il avait fait ça.

Cette histoire que nous raconte le créateur du parc de Westworld résume à elle seule la principale interrogation que pose cette série. La liberté que l’on recherche tous, est-elle vraiment utile et nécessaire ? Que ferions-nous réellement de cette liberté ? « On aime tous recevoir des ordres » ajoute-t-il, sans doute pour éviter de se poser des questions existentielles sur le sens de notre vie, sur notre existence. Il y a d’autres réflexions abordées notamment sur l’éthique (pour ceux qui sont sensibles à la vallée dérangeante ça risque d’être perturbant aussi), sur la nature humaine, l’intelligence artificielle, ou encore le destin et le libre arbitre.

La série nous fait revire la même journée que vivent les robots en boucle mais celles-ci sont toujours différentes car chaque action d’un visiteur (c’est comme cela qu’on appelle les joueurs) modifie l’histoire. On découvre donc le « scénario » type du parc au compte-gouttes, au fur et à mesure des embranchements que l’on suit, je trouve cela très ingénieux en terme d’écriture, et les acteurs sont vraiment impressions quand ils jouent les mêmes scènes de façon différente tout en gardant la précision de mouvements d’un robot (ça a dû être un enfer pour les monteurs aussi).

Malheureusement, la série souffre d’un défaut majeur, Il y a de grosses incohérences ou facilités scénaristiques assez dérangeantes (pourquoi les pistolets ne tue pas tout le monde, qu’est-ce qui empêche les visiteurs de s’entre-tuer, et surtout la timeline n’a aucun sens avec le cliffhanger de fin, etc), on a l’impression que les créateurs de la série ont trop voulu jouer sur le spectaculaire en créant des situations brainfuck sans se soucier de la cohérence du récit et de l’univers… Mais vous l’aurez compris, le plus important ici c’est le sous texte alors ce n’est pas bien grave, comme je l’ai dit la série se rattrape sur le reste, réalisation, montage, mise en scène, jeu d’acteurs. La Bande son est sublime aussi, le générique me donne des frissons, Ramin Djawadi (qui officie également sur Game of Thrones) est décidément un grand compositeur.

Je vous recommande donc fortement cette série en espérant que la suite soit aussi bonne que cette première saison, et qu’ils trouverons si possible des explications à toutes ses incohérences, HBO a voulu créer un successeur de Game of Thrones et je pense qu’il tienne leur pépite.