Belle mécanique

Si on regarde cette série au premier degré c'est n'importe quoi. Le parc ne peut pas fonctionner pour des raisons évidentes de sécurité, d'entretien, de coût, etc. Du moins pas comme la série le présente. C'est assez illogique.

J'ai ainsi lu plusieurs avis que je trouve mesquins, relatant des incohérences de surface. Il m'a semblé personnellement évident que Westworld s'en fout de présenter un parc fonctionnel. On nage dans un univers codifié, symbolique jusqu'à la direction artistique. Serait-ce pertinent de savoir comment les humains font la différence entre eux et les habitants du parc ? Ils la font, puis c'est tout. Pas la peine de creuser la question alors que la série suit une voie bien au-delà de soucis d'ordre technique.

L'intrigue est le coeur de la série. Un univers de fantasmes, de légendes, où chacun peut faire ce qu'il veut, devenir ce qu'il veut, ou plutôt ce qu'il est. Le mythe du western est un choix parfait pour cela, mythe moderne, familier, et ici universel car détaché de l'Amérique. Car on parle bien de mythe, de vision fantasmée, et non d'une réélle reproduction ou d'une volonté historique. Les personnages peuplant le parc sont des clichés, les duels s'accumulent les uns derrière les autres, les répliques sont très écrites, et les décors, entre le saloon et les petites bourgades mexicaines, sont des stéréotypes. Amusant d'ailleurs de reconnaître des musiques modernes (Black hole sun de Soundgarden par exemple) joué façon western et soulignant la vacuité totale de ce jeu vide.

Donc le fonctionnement du parc, on s'en fait une idée vague, le temps de présenter personnages et intrigues. Comment fonctionne le jeu, le divertissement, n'a aucun intérêt.

Nous sommes en quête de réponses, sur l'IA, l'identité, le destin, l'esclavage et la liberté, la créature et le créateur, la mémoire et la douleur, sur ce qui définit notre humanité. Et l'intrigue semble fonctionner en oignon en épluchant couche après couche. C'est intrigant, agréable, comme un tour de cartes virtuose.

La saison 1 se tient, je vois pas l'intérêt d'une suite.