Les meilleurs films des années 1930 selon takeshi29

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Bon là on ne va pas tourner autour du pot, je suis tombé amoureux de Jean Arthur donc j'ai mis 9, c'est non négociable.

NB : Comment avais-je fait pour vivre sans ce film ? C'est drôle, intelligent, brillamment mis en scène, les dialogues cajolent les cages à miel, toute la distribution joue comme dans un rêve, c'est politiquement redoutable. Bref c'est un bijou qui donne envie d'aller faire un hug à son voisin.

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L'exemple parfait de ce que devrait être le film familial : vif, malin, amusant, virevoltant. Porté par une distribution phénoménale (Erich von Stroheim, Michel Simon, Armand Bernard, Aimé Clariond et la révélation Marcel Mouloudji), cette aventure mâtinée de fantastique sonne de plus comme un cri d'alarme annonciateur à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Du très très grand divertissement intelligent.

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Non non, Le vampire de Düsseldorf n'est pas un nom de catcheur...

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Là on assiste à la réunion de deux génies : Gabin, beau, charismatique, animal, et Marcel Carné qui accompagne cette descente aux enfers par la dextérité et la modernité de sa mise en scène. En effet c'est sa caméra qui provoque l'enfermement, l'étouffement aussi bien "géographique" que psychologique de son personnage, et donc du spectateur.

Il faut aussi saluer le scénario de Jacques Viot, et son long flash-back, procédé narratif qui peut de nos jours sembler banal mais qui était plus que rare à l'époque.

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Parce que le cabotinage est un art. Parce que Duvivier est d'une modernité absolue. Parce que Madeleine Ozeray...

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Raymond Bernard a vraiment tourné ça au début des années 30 ? Hallucinant tant les combats sont d'un réalisme à vous déchirer le cœur et les tripes, c'est "1917" sans l'aspect jeu vidéo et avec de l'humanité.

"Les Croix de bois" est donc forcément un grand film de guerre, mais aussi un drame psychologique poignant et un pamphlet politique qui ne retient pas ses mots.

Ou comment dénoncer l'horreur de la guerre en vous balançant en pleine gu... sa bêtise et son inutilité crasses.

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Ça va tourner à l'obsession cette histoire mais j'ai encore découvert un grand film de Duvivier, pas le plus connu mais peut-être celui que j'ai trouvé le plus fort avec "La Fin du jour".

Ce qui m'a impressionné c'est la noirceur de la première à la dernière seconde, comment par le chemin de croix d'un homme, par la description toujours plus terrifiante de ce qu'il y a de pire chez l'être humain Duvivier parvient à faire finalement jaillir la lumière de la scène la plus tragique et la plus volontairement sous-éclairée qui soit. Ou comment transcender le fond par la forme.

Oh purée j'ai failli oublier : Harry Baur est monstrueux.

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Duvivier, Harry Baur et grosse surprise, c'est reparti pour un tour.

Là on peut même parler d'immense surprise par ce que Dieu sait si j'y serais allé à reculons si cette adaptation du roman de Jules Renard avait été réalisée par quelqu'un d'autre. Même là j'y croyais peu, et au final c'est un ascenseur émotionnel qui laisse sonné. On rit, on pleure, on souffre avec "Poil de Carotte", incarné par un miracle nommé Robert Lynen.

Et il est très troublant d'enchainer "David Golder" et ce film sorti moins de deux ans plus tard, car le processus est le même, les parti-pris de mise en scène et le but aussi : montrer le pire et le plus beau de l'être humain.

Je ne peux résister à la tentation d'aller découvrir la version muette qu'avait livré Duvivier 6 ans plus tôt. Que c'est bon le cinoche quand même !

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Là c'est un festival Guitry-Delubac, sans parler des apparitions de Raimu, ça fuse, ça cabotine, ou quand le comique est une mécanique de précision. Et surtout ce n'est pas du simple théâtre filmé car on oublie trop souvent que Guitry n'était pas seulement une mitraillette à répliques spirituelles, c'était aussi un vrai metteur en scène.

Parce que comique boulevardier n'est pas une insulte...

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Curieusement j'aurai mis longtemps à découvrir Duvivier mais de film en film je me régale. Son cinéma est fin, vif, intelligent, stimulant, d'une noirceur sidérante. Du vrai cinéma populaire, au sens noble du terme.

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George Cukor était aussi doué dans le mélo, dans l'amour impossible, que dans la comédie romantique, et j'ai trouvé sa "Dame aux camélias" encore plus belle que son "Une étoile est née". Son adaptation est alerte autant que déchirante, Greta Garbo est incroyable dans tous les registres qu'elle doit ici emprunter, et la mise en scène est parfois si élégante et virtuose qu'on se croirait chez Max Ophüls.

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Le film a eu beau être modifié et expurgé pour contourner la censure de l'époque, il n'en reste pas moins d'une violence, d'une noirceur et d'un réalisme assez inouïs. Sa grande force est probablement de se concentrer sur la folie et la médiocrité de ce Tony.

Décidément les censeurs n'ont finalement que très peu changé, ils sont toujours aussi aveugles et / ou de mauvaise foi : ils ont voulu voir en ce "Scarface" une glorification du gangster, et ça c'est franchement à mourir de rire.

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La découverte de "Crime et Châtiment" aura eu au moins un mérite : me donner envie d'enfin approfondir la filmographie de Josef von Sternberg, et en particulier ses collaborations avec Marlene Dietrich.

Et là c'est le choc, cette actrice qui ne m'avait jamais vraiment séduit exerce sur moi un pouvoir d'attraction presque surnaturel. Sa posture, ses yeux écarquillés, plissés, la manière dont elle tient et fume sa cigarette, tout est dingue, on sent Josef von Sternberg si fasciné qu'il en oublie tout le reste et semble se retenir de ne pas user du gros plan en permanence. Et c'est ça qui donne finalement toute sa beauté au film qui en devient un geste cinématographique radical.

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Là aussi c'est dingue et magnifique, Josef von Sternberg filme Marlene Dietrich comme une pute et une madone, sa caméra semble presque trembler quand il s'approche de son visage. Malgré tout il fait exister les autres personnages, trousse un récit trépidant, jusqu'à l'allégresse du baiser de fin, qu'on croirait tout droit sorti d'une comédie romantique actuelle.

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Scénario et dialogues de Jacques Prévert, mise en scène de Jean Renoir, sur le papier ça a de quoi faire rêver, et le résultat est un truc qui va à 100 à l'heure, drôle, corrosif, cruel. En un mot : jouissif.

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Probablement ce que Guitry aura fait de plus nostalgique et donc de profondément émouvant. Mais aussi un grand film sur le mensonge et encore un immense numéro du duo Guitry-Delubac.

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Je suis loin d'être un inconditionnel de Lubitsch car la forme de comédie qu'il impose, avec sa rapidité, pour ne pas dire une forme d'hystérie, demande un sans-faute pour fonctionner à plein.

Mais quand tous les éléments sont réunis quel bonheur ! "La Huitième femme de Barbe Bleue" c'est un scénario implacable, des dialogues subtils et drôlatiques, du comique de situation aussi délirant que chez un Blake Edwards, une mise en scène endiablée. Et enfin un Gary Cooper (A vous de trouver le qualificatif mais c'est quelque chose).

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Coup de cœur d'un petit bonhomme de huit ans, et d'un autre un tantinet plus âgé, les Marx Brothers, que je lui ai fait découvrir il y a peu. Et la VO ne l'a pas vraiment dérangé, tant le burlesque ainsi pratiqué est visuel. Durant les 97 minutes il n'a cessé de dire « Ils sont ils sont fous », et difficile de lui donner tort.

(Il rejoint le podium de ceux qui m'ont le plus fait rire avec "Soupe au canard" et "Une nuit à Casablanca".)

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Cette suite est ample, complexe, déchirante, probablement ma "Pagnolade" préférée, et pourtant c'est le trop souvent sous-estimé Marc Allégret qui la réalise. C'est beau un mélo quand c'est assumé.

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Je vénère Marcel L'Herbier depuis qu'il a su bouleverser mon Top 10 avec son incroyable "L'Inhumaine". Ici c'est bien entendu beaucoup plus sage dans la forme, bien que sorti 10 ans plus tard, mais dans le fond c'est étonnant, puissant. Et puis il y a le casting, grandiose.

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Henri Decoin, un nom réhabilité depuis un bon moment, en grande partie grâce à Tavernier, et pourtant ses films restent relativement peu vus, en tout cas pas à la hauteur de ce qu'ils mériteraient.

Comme souvent chez lui, sous une apparence douce se cache un jeu de rôles, de faux-semblants qui remet en question la définition de la morale, qui montre la complexité et la dualité de l'âme humaine. Un grand film sur les apparences, mis en scène avec une très grande modernité, énième point commun entre Henri Decoin et Julien Duvivier, et interprété magistralement par Charles Vanel et surtout Danielle Darrieux, alors âgée de 20 ans.