Les meilleurs films de 2015 selon Toshiro

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The Drift. Si j'avais dû faire une critique là-dessus, c'est comme ça que je l'aurais appelée. Parce qu'on est ici pris dans une dérive un peu comme dans Knight of Cups, à la différence notable que la dérive en question est visuelle et mémorielle chez Malick alors qu'elle est verbale et nébuleuse dans ce Inherent Vice.

Dans l'héritage du Privé d'Altman, mais tout en fixant ses propres règles, et avec une "intrigue" qui ferait passer Le Grand Sommeil de Hawks pour un jeux d'enfant, PTA fait du PTA, du moins celui apparu depuis There will be blood et radicalisé par The Master. Autrement dit, mieux vaut oublier ses attentes académiques (ou même celles suscitées par l'hilarante bande annonce juke box) et prendre ce qu'on nous offre.
Et ce n'est pas rien ce qu'on nous offre ici : une suite de scènes à rallonge où le réal se rapproche lentement de ses formidables acteurs et frappadingues personnages - mention spéciale à Josh"Bigfoot"Brolin - alors que les ramifications du maléfique Croc d'or apparaissent, disparaissent, revienne faire coucou, se chevauchent, mettent notre mémoire à rude épreuve pour finalement déboucher sur le portrait d'une époque perdue dont on sort difficilement, comme groggy par les vapeurs d'un rêve hippie sur lequel plane l'ombre Manson et en train de s'effacer, d'être phagocyté et en même temps domestiqué par une Amérique en route vers les bling bling 80's. Quand au "Mal", ce vice caché qui lamine le pays, il restera actif mais dans l'ombre, ce hors-champ d'où provient un cou sur la tête.

Bref, Paul Thomas Anderson à encore frappé, avec beaucoup de douceur, mais fort.

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Fragile mais précieux.

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Fordinocapraescospielbergien !

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Quelque part entre Naruse (la maison familiale du Grondement de la montagne, la vie d'un groupe de femmes, la dureté des rapports familiaux), Ozu (l'art du mono no aware) et Kawase (l’harmonie des personnages avec la nature magnifiée du Japon), Kore-eda film le présent comme des souvenirs embellis par la nostalgie... et en même temps cette conscience de l'éphémère. "Juste" une chronique familiale, mais putain c'que c'est bien !

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Comment qu'il disait Howard Hawks déjà ? Ah oui, c'est ça : "action, action, action !"

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Un film qui aurait mérité de sortir en salles !

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Mark Schultz : a mes yeux le meilleur personnage de l'année aussi bien dans l'écriture que dans la capacité à terrasser le spectateur. Et jusqu'au bout, Miller de lâche rien. Bye bye happy end.

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Intéressante relecture du Parrain, en quelque sorte. Mais aussi une sacrée immersion dans la culture d'entreprise et le business à l'américaine, aussi fous que fascinants voire effrayants. Et en prime, un portait de femme battante qui ne se sent pas obliger de porter en étendard son féminisme pourtant assez militant mais préfère montrer tout ce que ça peut coûter de chercher à conduire et non plus subir sa vie. Monde de merde... mais sans lequel on n'aurait pas ce genre de film.

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Ex-æquo avec Crimson Peak

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Ce cher Dexter a Bedford Falls.

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En tant que films, ça tient difficilement la route tant Ritchie n'en a visiblement rien à carrer de son histoire, mais ce film dégage une telle atmosphère cool-jazzy-pince-sans-rire-bond-au-centième-degrés que je ne peux résister.
Et putain quelle BO !!

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Acteurs impeccables - pour une fois, laissez Marion tranquille, elle fait le job -, photos monstrueuse (dans le bons sens du terme), mise en scène bâtie sur quelques magnifiques tableaux entrecoupés d'effets esthétisants plutôt agréables.
Je regrette juste que Kurzel n'ait pas fait preuve de d'avantage d'irrespect envers les dialogues de Shakespeare qui, même s'ils ravissent les oreilles, font écran entre moi et les personnages (trop écrit, trop littéraire pas assez naturel, oral).
D'un autre côté, prendre Shakespeare sans ses dialogues, j'imagine que ça relève du crime de lèse-majesté. Alors, je comprend..., mais ça me gène quand même. Na !

Pour résumer : tout ceci est plutôt un bon présage pour Assassin's Creed...