Itinérance d'un ignorant à travers l'Asie (du Sinaï au Japon en fait...)

Annotation :

Poésie brutale et incisive, une triste ode à la vie.

Annotation :

Ma première approche du maître; un génie dans l'art de philosopher au travers d'une intrigue constamment digressive, et pourtant savamment ordonnée.

Annotation :

Vie et mort sont transcendés par l'honneur et les dignités dans cette fresque narrative au final haletant. Tout semble comme si rien ne s'était passé dans cette journée ordinaire, où un ronin de plus a souhaité se faire harakiri. La mort digne laisse ce goût amer aux falsificateurs de la mémoire des samuraïs, ce clan Li, que l'on apprend à détester.
Mention particulière à une tension impeccable, des plans séquences superbes, et le combat final, ressemblant à un ballet funèbre.

Annotation :

M. Chow voudrait offrir le sac de Mme Chan à sa femme, ce même sac que le mari de Mme Chan lui a acheté à l'étranger. De son côté, Mme Chan veut offrir la cravate de M. Chow à son mari, cette même cravate que la femme de M. Chow lui a acheté à l'étranger. Ces époux (que l'on ne voit pas dans le film, plus présents donc par leur absence que par leur visage) sont omniprésents: M. Chow et Mme Chan vivent leur amour par procuration.

Annotation :

Film noir à la sauce Kurosawa. Je ne connais pas assez l'oeuvre du réalisateur pour me prononcer dessus, mais en tout cas grosse performance de Mifune !

Annotation :

Énormément de ressemblances avec In the Mood for Love : Tony Leung certes, mais aussi cette récurrence des musiques (une bonne cure de California Dreamin), et des histoires d'amours parallèles. Bien ficelé et assez original, Wong-Kar Wai solide.

Annotation :

Dersou se situe du côté du soleil couchant, représentant la fin, la vieillesse, la sagesse. De son côté, on ne voit que nature. Arseniev est du côté de la lune qui grandit, ainsi que d'une lunette télescopique. C'est l'homme, la civilisation, mais l'obscurité renvoie à un antagonisme avec la nature que représente Dersou.

Annotation :

Yukiko aime Tomioka à la folie, alors que lui ne cherche qu'à courir les filles. Son personnage est ambigu : on ne sait vraiment s'il s'intéresse à toutes ces filles ou s'il aime Yukiko. On pourrait se demander si justement ses lèvres à lui ne sont pas empoisonnées : dès qu'il s'engage auprès d'une femme, que ce soit sa première femme ou Yukiko, celles-ci sont amenées à tomber malade. La toux les emporte. Et comme pour se dire que les lèvres de Yukiko ne sont pas la mort mais bien la vie, Tomioka les farde de rouges, pour leur donner l'éclat qu'elles avaient lorsqu'ils se sont rencontrés.
Grand film d'amour, à la musique très envoutante. On regrettera des longueurs dans l'intrigue (les histoires amoureuses annexes peut-être trop poussées...) et l'abandon de l'intrigue du bébé en cours de route.

Annotation :

Shakespeare in love ! Macbeth revisité par Kurosawa, ça marche très bien ! Le réalisateur a ici choisi de laisser une grosse part à la femme de Mishuzu, qui devient une Lady Macbeth terrifiante (la performance de l'actrice est d'ailleurs terrifiante, tant celle-ci fait peur dans ses ténèbres, ses petits pas crissant comme le croassement des corbeaux). Le sang coule et reste collé sur les mains des époux, poussés par l'hubris et une prophétie.
L'adaptation est peut-être trop fidèle à mon goût. On révise très bien son Shakespeare, mais les acteurs sont à leur paroxysme. La folie est omniprésente, et les mimiques de Toshirô Mifune, emprisonné derrière ces murs de flèches avant de mourir, sont délicieuses !

Annotation :

J'avouerai que je ne raffole pas des drames sociaux. L'intrigue est très belle, l'idée assez originale (histoire vraie il me semble); les acteurs sont très bons, attachants. Les métaphores et synecdoques également (Ryota représenterait un Oedipe nouveau bourgeois; Yudai serait davantage le papa poule des classes moyennes inférieures).

En fait, je ne trouve rien à redire au film, si ce n'est que je n'accroche vraiment pas au cinéma social. J'ai toujours l'impression d'avoir affaire à des téléfilms M6, avec le même sempiternel schéma narratif. Ce n'est pas le cas de ce film de Kore-eda, mais il en faudra plus pour m'emballer...

Annotation :

Attention au péril de regarder un Goro Miyazaki en s'attendant à voir du Hayao Miyazaki, ce ne sont pas deux clones ! D'ailleurs, si le père a une passion pour l'aviation, le fils l'aurait davantage pour la marine.
La Colline est une fable très émouvante, sur l'amour de deux étudiants du Japon des années 60. S'il n'y a aucune trouvaille majeure ou de réel effet de style, on peut dire que le film repose sur son intrigue, sa bonne humeur et l'ambiance qu'il dégage, avec ses quelques rebondissements. La fin est par ailleurs très émouvante.

Un petit film à regarder pour avoir le coeur gros !

Annotation :

Même si on a beaucoup l'impression de voir un Chongking Express bis, notamment avec des scènes très évocatrices (la roulotte, l'hotesse de l'air, la fille qui vit par procuration chez les gens etc.), les Anges déchus est une fois de plus représentatif de la patte de Wong Kar Wai, avec sa caméra épileptique, sa manie de filmer des sociopathes qui sortent de leur solitude existentielle pour aborder le temps de quelques minutes un bonheur fugitif, lié à la rencontre d'une ou de plusieurs personnes.

J'ai moins aimé que Chongking Express seulement parce que je trouve qu'on s'attache moins aux personnages ici. Mais le film reste à voir pour admirer un classique du réalisateur hong-kongais.

Annotation :

Très puissant. Entre piété maladive d'une femme pauvre, refusant d'admettre son mensonge, et amour-propre de l'homme bourgeois, se situe cette enfant.

Je n'arrive même pas à le résumer tellement je suis subjugué ! Un film très complet, très complexe également, dans lequel Farhadi déploie tout son talent pour les situations inextricables.

Annotation :

Le côté WTF est très drôle, et j'ai bien aimé la caméra. En revanche je n'y trouve absolument rien de phénoménal... ça aurait été un très bon manga cela dit.

Annotation :

Sympathique réflexion sur la tension entre humanité et informatique, forcément au coeur d'un monde dystopique où l'informatique tend à se superposer aux relations humaines. Mention spéciale au trait que j'ai trouvé très beau,et aux musiques, judicieusement choisies, poétiques et envoutantes

Annotation :

Et beh moi, Bong Joon-Ho ou pas, je trouve que ça envoie carrément ! L'univers (qui vient de la BD je l'admets) est vraiment captivant, les codes du film SF sont super bien tournés, on tombe pas forcément dans le blockbuster hollywoodien (parfois bien entendu), et même si la fin est un peu bâclée (tout ça pour le faire exploser...?), on n'avais absolument pas envie que ça s'arrête !

Annotation :

Désolé les copains, je suis pas fana des thrillers... Celui-ci est quand même mené parfaitement, et je pense que si j'avais vu plus de cinq thrillers dans ma vie j'aurais facilement mis une bien chouette note. Mais inexpérience oblige, j'ai trouvé le temps un peu long...

Annotation :

Un gros bof. Les idées paraissaient bonnes, mais la deuxième partie est ennuyante voire inutile. Wong-Kar Wai fait tout ça beaucoup mieux. S'il restait à Hou Hsiao-Hsien l'esthétique, elle n'est pas bien intéressante... Petite déception pour ce premier film que je vois de ce réalisateur.