Autant le dire tout de suite, pour moi « Bruise violet » est le deuxième meilleur single du groupe après l’époustouflant « Dust cake boy » sorti en 1989.
Groupe « sympathisant» riot grrrls mais ne faisant pas partie des initiatrices du mouvement tels Bikini Kill et Bratmobile pour ne citer que les principales intéressées.
Musicalement on est entre grunge et punk, c’est typique du rock alternatif tendance chaotique/bordélique du début des années 90.
J’avoue que j’ai toujours préféré Lunachicks, L7 voire Sleater Kinney à Babes Toyland mais parmi les principaux groupes féminins des années 90 (on peut rajouter Hole, Bikini Kill…) pour moi c’est Babes in Toyland qui a écrit les morceaux les plus frappants et les plus représentatifs (pas forcément les meilleurs) ; le problème c’est que sur la longueur d’un album le meilleur a souvent côtoyé avec le moins bon.
Avec le format « single » c’est différent car sur un titre Babes in Toyland est capable de mettre tout le monde d’accord et d’ailleurs le choix de « Dust cake boy » puis de « Bruise violet » s’avère très judicieux.
La « leader » du groupe, Kat Bjelland a d’ailleurs une personnalité forte et du charisme à revendre, sur scène elle est comme possédée, en transe avec ses yeux révulsés et son attitude de furie.
La voix est tantôt calme, presque susurrée, chuchotée, tantôt hurlée, Kat Bjelland est au sommet de sa forme sur ce single.
Comme souvent la voix féminine, modulable comme c’est le cas ici, amène un plus et propose davantage de possibilités vocales (en tout cas dans ce style musical).
« Bruise Violet » est un morceau avec des textes à charge contre Courtney Love (Hole) qui fit partie du même groupe que Kat Bjelland à leurs débuts mais les deux filles se sont ensuite méchamment brouillées (deux forts caractères, explosifs), Kat reprochant, pour résumer, à Courtney son attitude de rock star.
Mais musicalement parlant Hole et Babes in Toyland sont assez proches même si ces dernières ont un son et des compositions plus basiques.
Pour en revenir au morceau disons que c’est simple, carré, sans fioriture, limite bordélique, et comme déjà indiqué plus haut le plus c’est incontestablement la voix (on est dans la lignée de « Spanking machine » l’album précédent que j’ai chroniqué ici même).
Avec en intro une batterie puissante et primaire et un gros riff de guitare bien crade simple mais efficace, de toute façon Babes in Toyland n’a jamais fait dans la complexité.
« Bruise violet » est un morceau important de la période riot grrrls (au sens large) et surtout l’archétypique du titre grunge, punk riot grrrls, chaotique, avec une alternance du timbre de voix au sein d’un même morceau assez caractéristique du contraste, entre douceur et violence, que souhaitent apporter Babes in Toyland et consorts.
Les deux autres titres sont anecdotiques :
« Magik flute » musicalement potable mais la voix de Lori Barbero qui officie à la batterie (et qui chante généralement sur un titre par album) n’est vraiment pas à la hauteur.
« Gone » est bon titre, assourdissant, avec une guitare « maximum noise », une bonne face B de 45 tours.
Pour finir signalons que ces trois titres figurent sur l’album « Fontanelle » sorti en 1992, donc aucun inédit.
8/10 pour le morceau Bruise Violet et 7/10 pour le single

nico94
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le 12 sept. 2019

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