Formé en 2007, Northland s'organise comme un groupe de Death mélodique à influences Folk, à l'instar de ses confrères de Làndevir. Après quelques démos timides en 2007-2008 et un premier album en 2010, ils remettent ça en ce début de 2015. Le hongrois Péter Sallai, qui a également travaillé pour Sabaton, Forest Silence, Kataklysm, Sacred Steel et d'autres formations moins connues, est l'auteur de l'artwork de la pochette, la confrontation entre le Ciel et la Nature que l'on retrouve dans les chansons.


Le principal problème de Northland n'est pas directement lié au groupe lui-même. Après plusieurs décennies d'innovations, d'expériences, d'émergences et d'évolution technique globale de la musique Metal, il devient de plus en plus difficile de contenter les oreilles des amateurs du genre. Cet album est assez monotone. La batterie est bien trop mate et semble factice tant l'impact des baguettes ne permet pas un rendu physique suffisant. Elle fait office de support obligatoire juste pour marquer le rythme. Les guitares sont discrètes et ne donnent pas assez de consistance à la musique, sauf sur le titre "Fury's Unleashed" où elles lui transmettent un rythme plus effréné qui arrive malheureusement un peu trop tard dans l'album. On sent les cordes frottées mais rien de particulier qui s'en dégage. le violon et le clavier ponctuent trop solennellement les morceaux, n'ajoutent et n'enlèvent rien à la composition interne. Enfin, le chant reste simple, presque simpliste. Le growl est dénué de caractère et manque de conviction.


Ce qui pousse en avant les défauts intrinsèques de tonalité et de teinte du son des instruments, c'est la manière de les agencer dans les morceaux. Ces instruments sont trop détachés les uns des autres en post-production, chaque note suit la précédente dans une progression extrêmement linéaire. L'uniformité du groupe est brisée par la froideur des notes jouées. Il n'y a pas d'élan particulier ni de parti-pris artistiques prononcés. De ce fait, on écoute sans vraiment écouter car rien de particulier ni de foncièrement nouveau ne se dégage. Cependant, la vrai force de l'album réside dans les ballades disséminées un peu partout ("The Rite", "Spirit in Darkness", "Duskriders") au milieu des autres morceaux plus redondants ("Bloodred Sunrise", "Together We Die", "Moonlight Spell"). Ces ballades emportées par un chant plus lyrique et léger que d'ordinaire, même si elles peuvent paraître comme une solution de facilité pour contenter les clients d'un Folk pur, supplantent en tous points les autres titres plus marqués par un choix Death/Folk relativement corrodé. Un rythme plus décidé et plus volage couplé à un meilleur dosage du violon font des ballades le vrai point fort de "Downfall and Rebirth", ce qui n'était peut-être pas au départ le désir premier du groupe.


Le morceau éponyme bénéficie quant à lui d'un traitement plus travaillé. Les growls sont plus intenses et les guitares plus éclatantes, la batterie sonne moins artificielle et la progression musicale est moins linéaire. La mission de ce petit morceau perdu est de porter sur ses épaules le nom de l'album. Il est amusant de remarquer que c'est ce titre qui s'en sort le mieux, ballades non-comprises.


"Downfall and Rebirth" est inégal et manque d'ambition. Mais tout n'est pas à jeter. Le groupe est catégorisé comme étant du Death/Folk, et si Northland est un peu faible côté Death, il réussit avec brio son pari du côté Folk, en plus d'offrir quelques jolis moments accoustiques sur certains morceaux tels que "When Nature Awakes", "Together We Die" et "Fury's Unleashed". Le groupe est manifestement plus inspiré par des mélodies plus douces, un tempo plus calme et des sonorités plus exotiques. Peut-être un album exclusivement Folk la prochaine fois ?

Créée

le 5 mars 2018

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