Volupté et créativité dans la dissonance

Troisième album éponyme de la chanteuse suédoise Edda Magnason, son écoute montre déjà l'incroyable palette de la parolière/interprète à 25/26 ans (elle en a 32 aujourd'hui). Ce qui séduit, c'est à la fois sa voix capable d'évoluer entre graves et aigus ( proche de Björk) et la façon d'écrire ses textes (proche d'une écriture automatique, avec la force de l'instant donc, à la manière de Camille). Quand sa musique empruntée d'influences jazz ( car dissonante) mais douce ou animée ( c'est une trés bonne pianiste) parfois se mélange avec sa voix sensible ou joueuse, c'est merveilleux et ça convoque l'attention! Les sujets de son écriture peuvent être bien identifiés lorsqu'elle parle d'elle ( une chanson sur un petit ami,Ali, ou une autre sur sa nièce,Niece) mais d'autres sont comme des tableaux abstraits qui méritent contemplation car le texte n'apporte pas de sens (comme Boats). Ce choix de chanter en anglais n'est pas non plus anodin pour une Suédoise.C'est même la seule opportunité d'être visible sur la marché international. Une raison suffisante pour que la France, pas tellement anglophone, ne repère pas une pépite pareille à sa sortie. En tous cas, Edda Magnason sur cet album touche une rare volupté et créativité dans la dissonance. A découvrir si vous aimez la musique plurielle et la langue anglaise.

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le 23 août 2016

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