Reprenons Jordan Rudess là où nous l’avions laissé, avec la sortie de The Road Home, un album de reprises auquel avaient participé de nombreux invités. Depuis, Jordan a découvert de nouveaux jouets musicaux et téléphoniques, de l’Harpejji au Be-Bot en passant par le Tenori-On, l’Axis-64 et le Korg Nano Key…

Dans ce nouvel album, Notes on a Dream, ni invités, ni jouets mais 53 minutes de piano : Jordan reprend des morceaux de Dream Theater toutes époques confondues. Ce n’est pas pour autant un album de rupture, car les récentes prestations au piano de Jordan incluaient déjà des adaptations de DT. Dernier constat, Jordan a donc sorti deux albums de reprises d’affilée et n’a pas composé d’album complet pour ses fans depuis 2003.

Une fois le Ivory Grand Piano installé (c’est un piano virtuel, ça fait moins classe dans le salon, mais ça n’attire ni la poussière ni les termites), Jordan s’est plongé dans le répertoire de son groupe et a sélectionné trois morceaux de l’époque Kevin Moore, "Hollow Years" et "Speak To Me" de l’époque Derek Sherinian, et quatre autres de Scenes From A Memory et des albums suivants. Le point commun entre ces morceaux ? « de la musique qui repose plus sur la mélodie que sur les riffs. »

Afin d’enrichir le propos musical, ou ne pas lasser l’auditeur, Rudess a fait preuve d’une très grande variété de modes de jeu : gammes, arpèges, octaves, passage de mélodie de main en main, superposition de binaire et ternaire, trilles et notes blues… Souvent le tout au sein d’un même morceau comme dans "The Silent Man". Et là c’est selon … on va du « ouaouh ça change tout ! » au « trop de trop tue le trop ».

"Perpetuum Mobile", "The Grand Escapement" et "Collision Point", trois courtes compositions - voire des études - sont là pour nous rappeler que les variations sur un thème ont des limites. Ces trois nouveautés, ainsi que l’intro d’"Another Day" qui est un nouveau morceau à elle toute seule, ont échappé aux longueurs qui caractérisent le reste de l’album. On y retrouve avec plaisir les influences de Rimsky-Korsakov, Prokofiev mais aussi Emerson qui ponctuaient déjà "Interstices" dans Feeding The Wheel en 2001.

Si je devais décerner des récompenses, il y aurait "Through her eyes" pour l’équilibre, "Speak To Me" pour la richesse de l’écriture, "Hollow Years" pour la simplicité, et "The Answer Lies Within" pour la démonstration stérile. Maintenant, à vous de juger !
FabienLabonde
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le 26 déc. 2012

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