"Toward the Low Sun" de Dirty Three est un disque qui respire l’imperfection humaine, celle qu’on accueille avec un mélange d’agacement et de tendresse. Dès les premières notes, il y a cette sensation de chaos organique, comme si les morceaux étaient en train de naître sous nos oreilles, tremblants, fiévreux, un peu cabossés.
Ce n’est pas un album facile. Il désoriente, il échappe, parfois il agace. Mais il touche — précisément parce qu’il ne cherche pas à plaire. Le violon de Warren Ellis gémit plus qu’il ne chante, la batterie semble parfois chercher ses repères, et la guitare, libre, trace sa route avec une intensité sauvage. Et dans ce désordre, il y a une beauté qui fend la carapace.
J’ai noté ce disque 7.5/10 parce qu’il m’a touché sans me convaincre totalement. C’est un album à l’image d’un rêve troublé : on ne sait pas toujours ce qu’on ressent, mais on sait qu’on a ressenti quelque chose. Et cela vaut déjà beaucoup.