Voilà 4 ans que l'on était sans nouvelles de Jimmy LaValle et de son projet d'electronica/post-rock The Album Leaf. L'ex-membre de Tristeza nous avait, il est vrai, mal habitué puisqu'entre 2004 et 2006 on avait eu droit à une livraison par an. Le silence régnant depuis "Into the Blue Again" n'en fut que plus difficile à supporter.  "A Chorus of Storytellers" sonne donc le retour de l'Américain aux manettes de son projet solo sauf que pour la première fois il a éprouvé le besoin de partager le gâteau avec quelques acolytes. Enregistré à Seattle avec le groupe qui l'accompagne habituellement en tournée, ce nouvel opus de The Album Leaf a ensuite été mixé à Reykjavik, chez Birgir Jon Birgisson (Sigur Ros). Si la liste des ingrédients s'est enrichie, la formule est, elle, restée la même, à savoir une electronica pour l'essentiel instrumentale (4 titres chantés sur 11), basée sur des nappes de synthés/piano, des cordes et des beats qui crépitent. Faire de la musique qui prend son temps sans pour autant tomber dans le registre ampoulé, c'est tout un art dont Jimmy LaValle est indéniablement passé maître. L'album alterne parfaitement les titres instrumentaux, tout en retenue à l'image de l'introductif Perro et du cinématographique Summer Frog ou plus enlevés tel un Stand Still ou Until the Last, et les titres chantés par Jimmy LaValle et Pall Jenkins (The Black Heart Procession). Parmi ces derniers on retiendra plus particulièrement le magnifique Falling From The Sun, énième petit bijou d'electronica de ce grand bonhomme qu'est Jimmy LaValle.Que dire de plus, si ce n'est qu'à l'image de sa discographie déjà foisonnante, ce nouveau The Album Leaf est beau, juste beau, et c'est déjà beaucoup. (indiepoprock)


Jamais en panne d’idées géniales, Sonic Youth vend désormais sa musique dans des lieux aussi bruyants et animés qu’elle, les cafés Starbucks. Dans un même ordre d’idées, on verrait bien A Chorus Of Storytellers trôner au rayon canapés des meilleurs magasins d’ameublement, entre le troisième album éponyme du Velvet Underground (1969) et le dernier Labradford (Fixed::Context, 2001). Accueillant et chaleureux, le cinquième opus de The Album Leaf n’est, en effet, jamais aussi bon qu’écouter en station horizontale. Alternant onirisme instrumental et chansons minimales d’obédience pop, le multi-instrumentiste surdoué Jimmy LaValle fête avec toute la mesure qu’on lui connaît ses dix ans d’architecture musicale appliquée. Pianiste classique de formation – le nom du groupe est tiré d’une œuvre de Chopin –, ce passionné d’électronique sillonne les mêmes paysages élégiaques que Hood sur Cold House (2001).Quant à ceux pour qui Hex (1994) de Bark Psychosis demeure un maître étalon, on ne saurait trop conseiller la découverte de ces longues plages vaporeuses d’où pointent des éclaircies mélodiques salvatrices et une voix amie. Parvenant au juste équilibre de toutes ces forces en puissance, The Album Leaf dépasse la mélancolie inhérente au genre et laisse un durable sentiment d’apaisement à ses visiteurs… (magic)  
bisca
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le 10 mars 2022

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