« Well, I don’t care what they think »

L’intelligence de Chemtrails Over The Country Club est de chanter la sauvagerie, le caractère indompté du cœur de la femme qui aime, avec calme et solennité, à l’image du magnifique « Wild At Heart » qui s’achève sur un crescendo mélodique porté par le chœur comme pour une cérémonie religieuse. La démarche esthétique que semble poursuivre l’artiste ici vise l’expression pure d’un amour féminin non plus orientée vers l’objet aimé mais apprécié pour lui-même : il s’agit de laisser au vestiaire la robe serrée du premier titre (« White Dress ») pour s’adonner à cet été brûlant irradié par le soleil qui donne l’impression à la femme d’être une divinité. Et qui la pousse à rester la même, à refuser de changer en se pliant aux désirs extérieurs. Le sexe doit être synonyme de plaisir et de gratuité, parce qu’inséré dans une relation immuable au sein de laquelle rien ne change, au contraire des saisons à « Yosemite » ; la réciprocité en est la règle.

Avec Chemtrails Over The Country Club, Lana del Rey signe un très bel album dont l’engagement laisse à l’auditeur des marges de manœuvre appréciables dans lesquelles projeter sa sensibilité et son histoire. Un engagement marqué par l’adage « I don’t care what they think ».