Cela fait des années maintenant que papy Knopfler s'est installé confortablement dans le son groovy de ses balades aériennes, folk ou celtiques selon les humeurs du moment. Le paradoxe de sa communication est de le présenter systématiquement comme "le frontman de Dire Straits" quand rien ne semble encore s'y attacher, ni dans sa musique ni même dans ses intentions qui lui font sécher la cérémonie d'intronisation des Rock and Roll Hall of Fame. Depuis Shangri-La en 2004, Mark Knopfler s'est trouvé un son personnel inspiré de ses antécédents et ses inspirations de plus en plus variées au fur et à mesure des années et, il faut le dire, il l'entretient plutôt bien.


Down The Road Wherever est toujours aussi bien construit et équilibré, les arrangements apportés par ses nombreux musiciens sont désormais la réelle plus-value de sa musique, bien plus que sa guitare désormais discrète. Pour les solos légendaires il faudra se rendre à ses concerts dont la tournée mondiale ne semble pas l'effrayer à l'aube de ses 70 ans. Respect !


Il y a à boire et à manger là-dedans et tout le monde y trouvera probablement son compte contrairement à quelques albums précédents. Trapper Man et, dans une moindre mesure, Back to the Dance Floor remettent un peu de guitares lourdes entre les mandolines, ce qui n'est pas désagréable après le précédent album Tracker où les interventions solistes de Knopfler étaient plus que minimalistes. Rien de bien décoiffant et rock n' roll mais l'intro de Trapper Man qui rappelle celle de Telegraph Road suffit à faire vibrer la corde nostalgique. Nobody's Child sonne déjà plus dans la lignée de ses derniers albums, une balade tranquille bien arrangée. Just a Boy Away From Home travaille joliment sur la deuxième partie sur le You'll Never Walk Alone des travées de Liverpool avec un bottleneck qui semble être devenu désormais incontournable dans le jeu knopflerien. Good on you Son est définitivement la piste cachée de l'album Sailing for Philadelphia, 18 ans plus tard. Quand au reste de l'album, on passe étonnamment du funk au jazz avant de retomber sur une énième balade celtico-rock aérienne comme Knopfler sait les faire quitte à ce qu'elles se ressemblent toutes un peu. La vraie surprise viendra plutôt de la présence bien marquées des cuivres et du son funky de certains morceaux (Nobody Does that) voire reggae (Heavy up). Il faut aimer...


Bref un bon petit album si on aime le genre, d'ailleurs il se serait dit que la tournée qui suivra serait peut-être sa dernière. Alors autant le savourer...

BenoitBarbibul
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le 20 nov. 2018

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