Exciter
6.6
Exciter

Album de Depeche Mode (2001)

L'an 2000 arrive, Gahan s'est définitivement sorti de la drogue et DM vit confortablement des royalties récoltées grâce à la sortie de la compilation The Singles 86-98 et de la tournée qui suivît, marquant le grand retour du groupe sur scène et du bide de Dave (cela dit il ne restera pas longtemps). Gore a beau avoir quelques problèmes de boisson et de divorce, l'inspiration n'est pas là, et il serait malvenu que quelqu'un vienne lui demander un nouvel album...
Manque de bol, on lui en demande un...tant pis pour Mute, ce sera un des pires.

Tout commence avec Dream On. Un riff bluesy à la guitare acoustique, un son précis et moderne qui pétille ( à l'instar de World In My Eyes), une voix posée et des lignes efficaces,...ça ne va pas à Depeche Mode. Ca sent le bien-être, l'été (à l'image des...superbes photos du groupe dans le livret). et puis...on ne sent pas trop ce que DM a voulu appeler "Exciter", et la suite confirme cette idée.
Shine a beau ne pas être exceptionnelle, c'est tout de même un des meilleurs moments de l'album (ou un des moins craignos), aidé par cette boucle grassouilette sur le refrain, nous rappelant que le groupe a toujours su cacher son petit côté méchant. Mais ce qui est triste sur cet album, c'est que Gareth Jones se cache quelque part du côté de la production...mais il est si bien caché qu'on ne retrouve aucun génie des albums 80's du groupe. the sweetest Condition est un moment de solitude (agravé en live via le pitoyable One night in paris (quelle horrible voix mon cher Dave et quel horrible mix!)), voulant rappeler que cet album est sensé ramener à Violator par bien des aspects. et même si effectivement cet album possède par moment un petit truc de Violator, on a sérieusement du mal à mettre le doigt dessus.
When The Body Speaks, la balade voulant sans doute rappeler Waiting For The Night sur l'autre album à fleur, ne parvient ni à réveiller ni à endormir et il faudra attendre Dead Of Night pour avoir un peu de prise de risque..et encore. On aime ou on déteste, car malgré une puissance certaine et un son génial, ce morceau est sans inspiration et tente de pimenter l'album...envain. (One Night In Paris vous l'expliquera encore mieux). Après un interlude minable dans le style Ultra mais en bien plus mou, intitulé Lovetheme, le single tout pourri arrive et provoque consciemment l'effroi de tout un monde de fans ayant découvert l'album après la sortie du single sobrement intitulé Freelove. Pourquoi? Parceque le single est plutôt rythmé et assez habituel chez le groupe...mais n'est qu'un remix du grand Flood. nous revoilà donc dans le cas "Useless" sur Ultra. Laversion ici est si molle qu'elle en est totalement ininterressante. Si vous êtes aussi insensibles que moi à ce morceau, vous pouvez dores et déjà passer votre chemin.
"Quitte à mettre de la merde, autant tout mettre au milieu, comme sur Broken Frame!", voilà ce qu'a dû se dire l'équipe au moment du bouclage de l'album. Comatose commence donc et nous force à constater que Mr Gore préfère maintenant se tapper les mochetés (que j'appelerai...prises de risques, pour rester poli) au sacrifice des belles balades (confirmé avec l'album suivant). C'est un des pires morceaux de Gore, tout simplement chiant.
Autre single et clip tout naze : I Feel Loved. Un gros beat aussi homogène dans l'album qu'Enjoy The Silence l'était dans Violator, I Feel Loved nous lance des gros sons gras sans vraiment de mélodies ni de profondeur..On est presque en face d'un I Just Can't Get Enough (pour le côté fiesta et percus latinos) en plus couillu et un chouillat desespéré. Le second morceau par Martin Gore arrive, Breathe. Sa voix, sa guitare blues et un rythme gentil et discret mais au final un des meilleurs moments...sans prétention aucune.
Autre interlude, plus interressant, qui servira d'intro à la tournée, mais toujours bien trop calme et anti-mélodique.
I Am You, autre moment nous ramenant, au mieux, à l'époque d'Ultra. Relativement sombre et interressant, il aurait été judicieux de terminer l'album ici... Pourtant..DM choisit de se foutre de nous une dernière fois et nous offre Goodnight Lovers ou "Comment s'auto-saboter en pleine gloire" : ce moment qui ressemble plus à une piste bonus (et quel bonus), bien trop positif, hors sujet et bien foireux qu'à une fin digne de ce nom (je vous rappelle que l'opus précédent se terminait sur la doublette "Insight/Junior Painkiller", ici c'est tout l'inverse).

Depeche Mode a voulu nous dire "Tout va bien", mais ce n'est pas ce qu'on voulait entendre.
+les quelques moments rappelant Ultra ou preeesque Violator..
-bien trop long!
-Freelove aurait du être la version single mais ici ce sera la version momolle
-un peu trop numérique et pas assez puissant
-c'est l'été, tout va bien...pas d'inspiration
YynnkK
6
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le 26 oct. 2014

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