False Priest
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False Priest

Album de of Montreal (2010)

Mi-nain pourpre, mi-Thin White Duke, hurluberlu excentrique épris de funk et de glam, Kevin Barnes porte sa folie comme d’autres un chaîne en or qui brille : sans complexe et sans même y prêter attention. Fabuleux objet discoïde et inquiétant, le nouvel album d’ se tient nu devant vous, magnifique et légèrement monstrueuse machine à tubes, qui débite du funk électrocuté avec harmonies vocales et refrains attrape-mouches (, ), des tubes intersidéraux (, , ), quelques fantaisies délurées et une magnifique ballade à poil qui se souvient de Liverpool dans les années 60 (Casualty Of You). Si vous avez chanté tout l’été, vous pouvez danser, maintenant. Mais attention aux sueurs froides. (magic)


On connaît le syndrome Of Montreal. Pour avoir déjà dû, avec  puis , tourner sept cents fois les gigalatifs dans la bouche avant de pouvoir hurler au génie pop, on sait que les albums de Kevin Barnes ne s’apprivoisent qu’avec le temps. Et sans boussole, accessoire superflu lorsqu’il s’agit de pénétrer les dédales fantabuleux de l’Américain. Car Barnes souffre d’une pathologie plutôt bienvenue, pour nous : il est totalement cinglé. Pour construire ses délires de disco-funk-pop hallucinée, le garçon n’obéit qu’à une règle : le chemin le plus excitant entre un point A et un point Z ne peut que passer, très vite et dans le désordre, par l’ensemble des autres lettres de l’alphabet. On a un peu, cet été, écouté . Oubliant nos propres leçons, on a d’abord grinché. Trop, c’était trop, la folie semblait rouler en automatique, on ne trouvait aucun fil conducteur, aucun tableau général – emberlificoté dans le détail, on a manqué la perspective. Puis on a reperdu nos esprits, meilleur moyen de coller à l’art de l’Américain, et on a découvert le décorum : un album immensément théâtral et terriblement sexuel, une ode discoïde à l’oubli de soi et au brouillage des genres, une collection de chansons suintant les paillettes paranoïaques et la modernité crasse, le papier glacé chiffonné et les podiums cocaïnés. Petit tube après petit tube (,  ou l’extraordinaire  avec Janelle Monáe, , …), le très dense  s’est transmuté en grande oeuvre totale, en la même superglu extatique que ses prédécesseurs. (inrocks)
bisca
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le 11 avr. 2022

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