Ancien membre de Vercoquin, collaborateur de M et collectionneur compulsif d'instruments à clavier, le franco-britannique Hervé Salters, alias General Elektriks, déteste la routine. En 1999, il prenait la tangente, direction San Francisco, la Bay Area et sa faune musicale pittoresque, frappait à la porte de la maison Quannum qui l'accueillait à bras ouverts, puis fondait Honeycut. Très vite, le groupe assurait les premières parties de Blackalicious, tant et si bien qu'Hervé Salters devenait leur claviériste de scène et participait activement à l'enregistrement de l'excellent Craft (2005). Fourmillant d'idées toutes aussi pétillantes que malicieuses, Good City For Dreamers est plus qu'une bonne surprise, c'est un véritable bonheur d'electro-pop-soul-jazz moderne ! Travail époustouflant d'un surdoué doté d'un sens rafraîchissant de l'arrangement et de l'orchestration qui, bien évidemment, s'est empressé de déballer son arsenal d'instruments (clavecin, piano punaise, Fender Rhodes, clavinet, synthés vintage et samplers dernier cri), ce second album est fort savamment dosé et calibré. L'agencement subtil des tempos et des ambiances procure une écoute confortable. Lors de la première visite, on ne peut s'empêcher de penser : “Bon, que nous réserve-t-il à la prochaine ?”. Entre Pop Levi (le single Take Back The Instant, mis en images par le génial Arno Salters), Peter Ivers (You Don't Listen), Blur (la pharamineuse Helicopter, dont les chœurs sont assurés par ses mômes), Michael Franks (Little Lady), Serge Gainsbourg (La Nuit Des Éphémères), ou encore Money Mark et Marvin Gaye (la superlative Bloodshot Eyes), General Elektriks a effectivement construit Une Ville Parfaite Pour Des Rêveurs… qui en redemandent ! PS. Parler de l'irrésistible Raid The Radio eût été vraiment gâcher le plaisir. Dès qu'elle atteindra les ondes des (bonnes) radios, prédisons-lui une carrière virale. (magic)
Presque tout le monde a une passion dévorante, qui prend temps, énergie et bien souvent argent. Il y a ceux qui collectionnent les timbres, ceux qui collectionnent les vieux journaux, mais RV Salters (Français exilé en Californie) a la passion des claviers. Par le terme, il faut comprendre tout ce qui a des touches blanches et des touches noires, et le musicien passe apparemment son temps à accumuler ces instruments, qu'il soient analogiques ou digitaux. Mais il ne serait sûrement pas question de General Elektriks dans ces pages s'il n'en tirait pas quelque chose. Apparemment marqué par le funk et la soul, mister Salters livre en effet un disque parfaitement surprenant. Pourquoi surprenant ? Parce que chaque son présent sur ce disque, quel qu'il soit (guitare, batterie, basse...), provient des claviers qu'il a méticuleusement achetés au fil des années. Si la prouesse est réelle, on l'oublie assez rapidement car cela est mis au service des excellentes chansons qui composent l'album, son deuxième sous le nom de General Elektriks. Et dans un vrai bouillonnement créatif, ça donne un disque franchement varié, et en tout cas toujours vivant, et même par moment brillant. Toujours à l'affût du beat qui va bien, le musicien ouvre son disque sur le syncopé "Take Back the Instant", avant de poursuivre sur "Raid the Radio", entre soul cool avec ses sifflements et funk concassé au travers d'une ligne de basse rondelette. Les touches synthétiques sont finalement plutôt discrètes, au profit d'un chant assuré. Dans la même veine, "You Don't Listen" est délicieusement chaloupé, et les vocaux aigus viennent confirmer les aspirations soul du musicien. Le break au milieu du morceau tombe juste, et il est finalement assez dur de prendre à défaut ces compositions, qui savent très bien faire oublier leur fabrication synthétique par un sens du groove impeccable, plus vrai que nature. Visiblement toujours à l'écoute de sons potentiels, RV Salters fait chanter ses enfants sur le jouissif "Helicopter", entre fusion et rock. Rien n'échappe au Français, qui distille ainsi encore de nombreuses petites perles, comme le ouaté "Cottons of Inertia", ou la bombe pour dancefloor "David Lynch Moments", où, sur quelque 3 minutes, vous pourrez vous déhancher sur une rythmique funk implacable. Même les mid-tempos "Little Lady" et "Gathering All the Lost Loves" entretiennent la flamme de cette soul impeccablement ciselée, qui se la joue même cabaret sur "Mirabelle Pockets". Toutes les variantes sont ainsi représentées, chacune s'insérant de façon idéale à cette profession de foi, ce que confirment "Bloodshot Eyes" et "Rebel Sun", qui referment le disque avec autant de classe qu'il s'était ouvert. Groovy mais élégant à chaque instant, avec beaucoup de justesse dans les chansons, "Good City For Dreamers" est une excellente surprise, à découvrir sans tarder. (popnews)
Il semblerait que la Californie ait fait un bien fou à General Elektriks. Le musicien franco-britannique règne toujours en chef d’orchestre fantaisiste et groovy sur sa faune de claviers, de cordes, de cuivres et de beats hip-hop. Mais il a mis de l’ordre dans ses rangs, et gommé sa fâcheuse tendance aux expérimentations creuses. “Cliquety Kliqk”, sorti en 2005, révélait son attrait pour la black music et les sons synthétiques. Plombé par des longueurs jazzy, ce premier album recelait tout de même quelques titres, comme “Tu m’intrigues” et “Take You Out Tonight”, à la spontanéité pop enthousiasmante. Une sensibilité que General Elektriks exprime pleinement avec “Good City For Dreamers”. Cette seconde production oscille entre funk, jazz et electro, dans leurs interprétations les plus chaudes et les plus énergiques. Du tube “Take Back The Instant”, qu’on jurerait piqué à Phoenix, à la ballade rafistolée “Cottons of Inertia”, jusqu’au disco “David Lynch Moments”, un même sens du swing parcourt cet album de long en large. General Elektriks n’a pas non plus abandonné son goût du bricolage. Entre les sifflements de “Raid The Radio”, les choeurs de ses enfants sur “Helicopter” et la basse gentiment caduc de “La Nuit Des Ephémères”, l’ancien collaborateur de M emploie avec malice les sources sonores qui lui tombent sous la main. Mais le vrai coup de maître, c’est le chant, qui transforme les bluettes lounge “Take Back The Instant”, “Raid The Radio” et “Little Lady” en redoutables tubes, lessiveuses pop dignes de Just Jack, Phoenix ou Smooth. Le ragtime déglingué de “Mirabelle Pockets” et le piano bar décadent de “Cottons Of Inertia” apportent une touche expérimentale savamment contrôlée. In fine, l’alternance de tempi et d’ambiance, entre couchers de soleil jazzy et éclatants zéniths funk, assurent à “Good City For Dreamers” d’entrer dans le club sélect des albums rafraîchissants, hétéroclites et ingénieux. Merci la Californie (mowno)

bisca
7
Écrit par

Créée

le 27 mars 2022

Critique lue 5 fois

bisca

Écrit par

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Good City for Dreamers

Good City for Dreamers
PhilippeAllegre
8

très interessant !

Dans le terme très intéressant, on ne sait pas trop ce que cela veut dire, j'en suis totalement conscient. mais cet album mélange tellement d'influences, de choses et d'autres que musicalement c'est...

le 10 mai 2019

Good City for Dreamers
Qüentito
7

Critique de Good City for Dreamers par Qüentito

Du rock jazzy frenchy à la cool... Cet album se remarque par la variété de ses inspirations. M'enfin, il est un peu trop molasson pour moi ^^

le 25 nov. 2013

Du même critique

Le Moujik et sa femme
bisca
7

Critique de Le Moujik et sa femme par bisca

Avec le temps, on a fini par préférer ses interviews à ses albums, ses albums à ses concerts et ses concerts à ses albums live. Et on ne croit plus, non plus, tout ce qu'il débite. On a pris sa...

le 5 avr. 2022

3 j'aime

Santa Monica ’72 (Live)
bisca
7

Critique de Santa Monica ’72 (Live) par bisca

Ça commence avec la voix du type de KMET, la radio de Santa Monica qui enregistre et diffuse ce concert de Bowie, le 20 octobre 1972. « Allez hop on va rejoindre David Bowie qui commence son concert...

le 27 févr. 2022

3 j'aime

Taormina
bisca
7

Critique de Taormina par bisca

Taormina, perle de la Méditerranée, disent les guides touristiques à propos de cette belle endormie sicilienne, bordée par le volcan Etna. Taormina, perle noire dans la discographie de Murat, dira la...

le 5 avr. 2022

2 j'aime