Hunky Dory
8.1
Hunky Dory

Album de David Bowie (1971)

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio.

Numéro 2 : Hunky Dory

Après la bonne surprise qu'était l'album David Bowie de 1969 (ressorti plus tard sous le nom de Space Oddity) et la confirmation qu'était le disque The Man Who Sold The World, le toujours jeune David Bowie décide de faire une pause avant de s'occuper de son prochain projet. Une pause qui ne sera pas bien longue car le chanteur maintient le rythme qu'est le sien jusque-là d'un album par an. En effet, en 1971 sort Hunky Dory.

Un quatrième album qui sera enregistré avec des têtes connues et familières de l'artiste, allant du guitariste Mick Ronson à Ken Scott, l'arrangeur du son de ces deux disques précédents. Après la folk aux tendances parfois psychédéliques et à l'imagerie très SF de l'album Space Oddity, le heavy et gothique The Man Who Sold The World, c'est désormais un projet à la couleur musicale et aux références pop que Bowie conceptualise. Une discographie qui est donc jusque-là très intéressante mais qui va tout de même un peu dans tous les sens, sans réelle ligne directrice. Ce qui n'est au fond pas plus mal. Bien qu'à la recherche de son premier succès, le chanteur reste sincère et authentique dans ses choix artistiques et l'album sortira sous une pluie de critiques positives, sans que ce dernier ne soit réussite au niveau commercial. Le raz-de-marée du prochain disque de l'artiste sera tel que le succès du futur The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars débordera sur ce quatrième disque du chanteur.


Nous devons être en 2012, un an après cette fabuleuse année musicale où j'ai fait mes premiers pas dans le classic rock. La chambre de ma grande sœur So, au-delà d'être la pièce où résidait l'un de êtres qui m'était le plus cher, était déjà devenu depuis pas mal de temps ce temple dans lesquels nous échangions aussi bien sur nous-mêmes que sur nos dernières découvertes musicales. Et c'est de ce si merveilleux endroit que j'ai entendu pour la première fois (enfin je crois) une chanson d'un certain David Bowie, que je ne connaissais à l'époque que de nom ou de tête, je ne saurais même pas le dire. Cette chanson, c'était "Life On Mars?".

Si cette chanson aura été mon premier rapport à Bowie, Hunky Dory aura été mon premier lien et probablement le plus fort. Premier album de l'artiste que j'écoutais, il faisait souvent parti de mon paysage musical de mes 14 à 16 ans. Un album qui aura fait raisonné en moi beaucoup de gaieté. En effet, je ne l'écoutais que lorsque j'étais en joie, en me préparant pour aller quelque part, ou bien pendant un trajet, ou bien après une belle journée écoulée.. cet album sublimait tout sentiment d'allégresse.


L'album s'ouvre sur le merveilleux "Changes" avec son merveilleux tempo au piano qui donne le las. Bowie est parfait et d'une maîtrise déjà bien supérieure à ce qu'il avait principalement fait jusque-là. Que ce soit durant les couplets ou l'explosion des refrains, ce premier morceau n'aurait pu être ailleurs sur l'album. Remarquablement suivi par "Oh! You Pretty Things", avec toujours ce piano prépondérant, instrument jusqu'alors absent dans la discographie du chanteur. Le second suit la même structure avec un habillage musical moins fourni durant les couplets, cela étant au service du refrain qui y gagne en efficacité. Un titre qui aurait pu être des Beatles. Le troisième morceau est "Eight Line Poem". S'il avoisine les presque trois minutes, le titre sonne tout de même presque comme un interlude, assez Floydien avant l'heure. Agréable et se fondant très bien dans la continuité de l'album. On arrive donc en douceur vers le fameux "Life on Mars?". Une chanson qui fait parti de celles dont il n'y a absolument rien à redire. L'impression que tout est parfait, avec une créativité réglée à travers un dosage des plus millimétrés. Probablement l'une des chansons que j'ai le plus écouté de ma vie et à l'époque la seule que j'écoutais souvent en dehors de l'album. Et dans tant de contextes. Enfin bref, une chanson qui accompagne, durablement, tout le temps.. "Kooks" est une très jolie chanson, presque mignonne dans ce ton enjouée, et très entraînante. Un vrai bonbon qui ne donne pas le diabète. "Quicksand" part sur autre chose, une ballade prenant plus son temps, avec une progression dramatique merveilleusement bien menée où nous touchons véritablement le sublime. Un très grand moment qui conclut la face numéro une de l'album, que je considérais ado comme la meilleure face une du monde.. aujourd'hui, je ne suis pas loin de maintenir cet avis. Si la deuxième partie d'album m'avait toujours semblé décevante et inégale, je l'ai aujourd'hui réévalué, bien qu'elle ne soit en effet pas du niveau de la première moitié du projet. "Fill Your Heart" n'est pas un moment transcendant de l'album mais est une bonne reprise et Bowie se l'approprie bien, au point où j'étais persuadé pendant des années que c'était une chanson originale. "Andy Warhol" est un titre qui aura le mérite d'apporter quelque chose de différent dans cet album, plus folk et quelque part plus mystérieux que le reste. Un titre que j'ai appris à apprécier avec le temps, comme le très entraînant "Queen Bitch". Deux titres qui sont à l'image de ce que représente pour moi cette deuxième face : intéressante et appréciable mais tout de même bien en-dessous d'une première qui est juste génialissime. "Song For Bob Dylan" est une chanson sympathique mais qui me laisse un peu indifférent, l'impression que le morceau n'arrive pas à me faire ressentir ce qu'il devrait. Dans un style similaire, j'aime beaucoup "The Bewlay Brothers" qui est pour moi une superbe ballade concluant un album exceptionnel.

Hunky Dory aura été pour l'album qui aura façonner son auteur, si les précédents sont eux aussi réussis, ce quatrième album est selon moi plus maîtrisé encore et annonce au mieux ce que sera la suite. Il est souvent le projet que j'invite à écouter pour les néophytes de l'artiste qui ne sauraient pas par où commencer. D'immenses moments, certains moins marquants, mais la cohérence et l'efficacité sont telles que le disque résulte en quelque chose de très beau, d'autant plus lorsque associé aux souvenirs partagés avec lui..

nassim-starless
9
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le 11 mars 2023

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