Quatrième chapitre de mon parcours sur la discographie des King Crimson.
Quand ado je suis passé de In The Court a Island, je pense que c'est là que j'ai stoppé ma découverte des King Crimson, je m'explique : je suis passé d'un album rentre dedans (en tout cas pour le premier titre, comme dit précédemment celui que j'avais le plus retenu à l'époque) à cette œuvre trop pure pour mes oreilles d'ado qui ne cherchait que la brutalité, qui ne prenait le prisme du progr que par l'éclatement des notes et retirait complément les sentiments musicaux, pauvre de mon jeune moi... Tout ça pour dire qu'à cause de cette mauvaise impression j'ai éclipsé totalement King Crimson, hérétique que j'étais mais heureusement je reviens dans le droit chemin, en vous disant que je suis passé à côté, à l'époque, peut-être du plus poétique album des King Crimson.
L'œuvre est très filmographique, aussi, je le déroulerai comme ceci:
Formentera Lady servira d'ouverture et de générique d'entrée, j'ai l'impression que tout le film se passe sur navire type trois mâts carré, l'ouverture nous fait tourner des vues de ce navire à haut tirant d'eau amarré à quai d'une ville de bord de mer, il fait beau et on nous y présente son équipage de bord, on y vois s'affairer des dizaines de matelots, hommes et femmes, ravitaillants en vivres de toute sortes les cales en vu d'un voyage. La musique y est envoûtante et psychédélique, tellement contrastée avec les premiers titres des autres albums.
Le film est un film d'amour en triangle amoureux entre une femme d'équipage franchement embauchée, le maître d'équipage et le navire, et justement Sailor Tale est là pour mettre en lumière ces amours au service de l'histoire au cœur de la tempête, une grande sensation de danger mais pourtant un grande sensation de contrôle, impossible de perdre le bon cap grâce au contrôle des trois protagonistes principaux!
Le titre suivant est là pour servir de flashback, nous voyons la rencontre dans le désert Californien des deux amoureux "humains", elle étant en panne sur la route avec deux de ses amies et lui roulant dans sa belle décapotable, un peu hors sujet, mais pourtant indispensable, peut-être le titre le plus Beatlesien des Crimson.
Voici venir le dyptique annonçant le grand final du film, ou plutôt le dénouement, heureux et tranquille, annoncé par Song of Gulls, le navire à bout de souffle voit enfin la Terre tant attendue une île magnifique, musicalement ici on est très dans un style RPG de jeux vidéo, c'est très beau et visuel, puis vient Island, nous touchons Terre, il est temps de quitter ce bateau pour vivre des aventures seuls sur cette île paradisiaque pour nos deux tourtereaux, la morale de l'histoire étant que ce n'est pas la destination le plus important mais les péripéties de la route qui y mène.
En bref, sans doute l'album le plus poétique et calme de King Crimson et c'est j'espère dans ce sens que le groupe prendra ce pli, un très bel album qui nous mène d'un point A au point B sans grand encombre, et c'est reposant sans être lassant, bonne écoute et Live Long And Prosper 🖖.
8.33/10